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Rubrique Constances

Désobéissance civile

Le ministre des Affaires religieuses vient d’appeler les commerçants à la… désobéissance civile ! Parce qu’en les sommant quasiment d’appliquer la Charia « durant le mois de Ramadhan, il ne dit pas autre chose que ça. Il s’agit donc pour les commerçants de passer outre l’ensemble du dispositif légal en matière d’exercice de l’activité commerciale et d’y substituer une autre législation qu’ils doivent suivre à la lettre. Un ministre ! Pas un Algérien ordinaire, un opposant, un libre penseur qui tente d’imposer l’idée qu’il se fait du commerce, du Ramadhan, du pays, du monde et de l’au-delà. Et pour que M. Belmehdi en arrive à cette « liberté » de parole et d’action, il fallait bien que soient réunies un certain nombre de conditions qui lui fournissent un minimum d’assurances dans son offensive. Qu’on ne s’y méprenne pas pour autant, le ministre du culte n’est pas parti de rien. Ça fait longtemps que « l’application de la Charia » n’indigne personne, pas grand monde en tout cas. Au cœur de la société comme dans les institutions de l’État, c’est dans la Charia qu’on puise les normes indiscutables. En faisant un peu dans le cynisme le plus féroce, il arrive qu’on dise les plus… consensuelles et on n’aura pas tort. Par conviction, par mimétisme, par résignation ou par lâcheté, il est difficile de trouver des Algériens offusqués par l’abandon du droit positif algérien, souvent bon d’ailleurs parce que calqué sur celui de pays autrement plus émancipés. Il suffit juste de lui substituer un vague précepte religieux, vaguement vertueux parfois mais toujours dogmatique et tendancieux. Les choses sont devenues tellement naturelles en l’occurrence qu’elles se font parfois d’elles-mêmes, par accord tacite, dans le fait accompli ou les deux. Pour l’exemple, quelle loi, quelle instruction et quelle… tradition a imposé la fermeture des commerces à l’heure de la prière du vendredi ? Aucune, même pas celle de l’orthodoxie musulmane ! Des responsables locaux entourent les vigiles d’une localité de toute leur bienveillance, les « accompagnent » dans leur entreprise de moralisation de la vie publique, leur fournit la logistique de dissuasion et prolonge leur action dans les tribunaux. À partir de là, le ministre n’a fait que « tenter » la chose à son palier de responsabilité. Enfin, si on concède que c’est une nouveauté à ce palier-là, ce qui est loin d’être évident. Sinon, le ministre des Affaires religieuses doit être convaincu qu’il tient une panacée dans son prêche-fatwa pour un bon Ramadhan de la… consommation ! Il n’y a pas grand monde pour le croire ? Peut-être, mais on ne sait pas si c’est parce qu’il veut appliquer la Charia dans le commerce ou seulement parce qu’il est… ministre.
S. L.

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