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Rubrique Constances

Est-ce que les harragas dé-jeûnent?

Si vous ne connaissez pas Terga, sachez que vous avez raté quelque chose. C’est sur le littoral d’Aïn Témouchent, à l’ouest de notre vaste et beau pays. Terga, c’est la plage et le sable d’or, accessible au bout d’une plaine fertile, belle et généreuse qui suggère déjà la mer dans les senteurs iodées mêlées aux couleurs des maraîchers et de la vigne. Si vous ne connaissez pas Terga, il faut faire vite. Mais Terga a ses plaies et ses verrues. Il lui arrive même d’être mêlée au pire. La grosse illusion, puis le péril avant la mort en haute mer ou les centres de la mort-vivance. On appelle ça la harga, une brûlure qui porte bien son nom. D’avoir charrié tant de malheurs, entretenu tant d’angoisses et légué les traumatismes éternels. On peut y venir de partout tellement la désespérance n’a plus de région. Sinon Terga n’enfanterait jamais de «candidats» au suicide de ses propres entrailles. Si vous ne connaissez pas Ouled-Boudjemâa, vous avez aussi raté quelque chose, puisque c’est dans la proximité directe de Terga. Sauf que c’est de là que sont partis les gendarmes qui viennent d’arrêter 14 personnes sur le point de prendre le large vers nulle part ailleurs. Dans le langage sans état d’âme des services de sécurité, on appelle ça la «lutte contre l’émigration clandestine». Les gendarmes font leur travail. Ils sont dans leur rôle comme les harragas sont dans leurs rêves et dans nos cauchemars. Le Ramadhan n’a pas été dissuasif. Il n’y a pas de trêve pour la traversée, il n’y a que des opportunités. Le Ramadhan aurait même pu en constituer une. Baisse de vigilance, paraît-il. Ce n’est pas sûr mais on ne peut rien contre les certitudes. Même quand elles se confirment sur le ressac ou même avant, dans la dernière planque d’une crique, juste avant la grande folie. La brigade de gendarmerie d’Ouled Boudjemâa, dans la wilaya d’Aïn Témouchent à l’ouest de notre vaste et beau pays, a arrêté 14 individus… dont une femme enceinte. C’est le genre de précisions qui m’horrifient, c’est triste mais c’est la réalité. Ça m’horrifie parce que c’est toujours un indice de gravité en l’occurrence. Ensuite, il y a toujours une pointe de misogynie, de mépris… d’une certaine idée de la femme dans la bouche de celui qui s’en offusque. Eh oui, la bonne dame n’a rien à faire sur le fiacre d’une harga, comme elle n’a rien à faire au volant et dans toutes les tâches réservées aux «zommes», n’est-ce pas ? Elle devrait être en cuisine et on n’a même pas besoin d’y ajouter «surtout pendant le Ramadhan». Le mois sacré n’empêche pas la harga. On ne va pas changer de langage envers les femmes à l’occasion. Même dans le sens du pire. Une question, juste comme ça : est-ce que les harragas dé-jeûnent ?
S. L.

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