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Rubrique Constances

FLN : l’amende honorable ?

La blague a fait le tour du pays. Comme toutes les histoires drôles dont personne ne conteste l’authenticité tellement elles sont vraisemblables, tous ceux qui la racontent revendiquent la proximité de ses acteurs pour mieux convaincre de son authenticité. A l’occasion, c’est le FLN qui nous la rappelle en la remettant au goût du jour alors que vieillotte, elle ne fait plus rire grand monde. C’est l’histoire de l’automobiliste négligeant qui se fait attraper par les gendarmes sans sa ceinture de sécurité. Pour se défendre et plaider sa bonne foi, il jure par Dieu et tous ses saints qu’il avait… oublié qu’il y avait un barrage de gendarmerie à l’endroit où il était surpris ! L’agent pouvait évidemment le croire, le problème est que la ceinture de sécurité est obligatoire non pas parce qu’on peut tomber sur les gendarmes qui n’aiment pas ça mais parce que c’est une ceinture de… sécurité. Quasiment à la rue, violemment rejeté par le mouvement populaire qui revendiquait sa fin, et des décideurs qui savaient que le salut ne viendrait certainement pas de ses rangs et de fait ne trouvait aucun inconvénient à le sacrifier, il a entrepris quelques mouvements désespérés, avant de faire le dos rond. En attendant qu’il se refasse peut-être une santé quand viendra le moment de revenir sur scène par ce qu’il sait faire de mieux : l’alignement sur les nouveaux puissants et sur tout ce qu’ils peuvent entreprendre. Problème, comme il n’a pas vraiment été habitué à l’initiative, même quand c’est ce qu’on attend de lui, il s’est retrouvé dans la tourmente et c’est le moins qu’on puisse dire. Cette fois-ci, on ne lui a même pas concédé ça ! Pire, on l’a mené en bateau ! Quand son chargé de la communication déclarait que «s’il y avait un candidat à soutenir, ce serait Abdelmadjid Tebboune, il a été rapidement et sèchement recadré par son premier responsable qui soutenait que les instances du FLN allaient «débattre» de la question et qu’aucune décision n’était encore prise alors. Et quand il a reçu Azzedine Mihoubi, il pensait peut-être convaincre que l’option de la concertation, voire de la négociation, était crédible. Dans la vraie vie, on lui a «suggéré» de s’aligner derrière le candidat du RND. Comme la «fake news» n’était pas exclusivement destinée au FLN, elle pouvait même aider à la faire passer ailleurs. Pour savoir qui va gagner, il faut savoir qui soutient le FLN, n’est-ce pas ? En effet, c’est dans le positionnement de ce parti que tout le monde ou presque avait fini par intégrer cette certitude : «l’heureux élu» était donc Mihoubi. D’autant plus «certain» qu’il était le postulant du… RND qui ne pouvait pas être soutenu par le FLN sans assurance tous risques. Mais le FLN n’a peut-être pas dit son dernier mot. S’esquissent déjà de discrets mea culpa et personne ne désespère de les voir se muer en amende honorable. Que vont dire maintenant les dirigeants du FLN ? Qu’ils ne savaient pas, à la manière de l’automobiliste qui avait oublié ? La blague n’est plus vieillotte, elle est désintégrée.

S. L.

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