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Rubrique Constances

L’allumette sous l’épi

Un champ de blé en flammes, je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, c’est le plus horrible des « spectacles », le plus insupportable, le plus tragique, le plus…, si vous voyez ce que je veux dire. Il faudra bien s’arrêter un instant sur le mot «spectacle», d’ailleurs. Il devrait normalement signifier quelque chose de réjouissant, de festif, de beau pour les yeux et pour les âmes. L’associer donc à toutes les horreurs du genre d’une belle et infinie étendue céréalière transformée en brasier devrait relever au moins du délit. Bien sûr, je plaisante. Les digressions linguistiques, les dérapages terminologiques et les glissements sémantiques font partie de la liberté d’expression et de création. Je n’ai pas besoin de vous dire ici à quel point j’y suis attaché.
Pour autant, ça ne change rien à mes certitudes de montagnard viscéralement attaché à la terre et toutes ses émanations nourricières. Je vais encore radoter : il y a à mon sens deux raisons essentielles d’aimer la terre : en vivre ou en… manquer. J’appartiens à la deuxième catégorie comme tous ceux de ma région où l’exiguïté n’est pas une seconde nature mais « la » nature. On ne s’est pas trop éloigné du sujet mais il faut quand même y revenir : un champ de blé qui brûle, c’est la tristesse assurée, la peur évidente, l’impuissance fatale…, si vous voyez ce que je veux dire. Et au bout, la mauvaise conscience pour boucler la totale. Bien sûr, ceci est subjectif. Il y a certainement plus grave, puisqu’il y a toujours pire… que pire ! Après tout, il doit bien exister de braves compatriotes qui soutiendront mordicus qu’une allumette grattée par un irresponsable ou un criminel sous un épi doré, ce n’est pas plus grave que le plus grand pays d’Afrique depuis la scission du Soudan qui ne produit pas assez de blé pour nourrir ses enfants. Il y a aussi nos écologistes capricieux et insaisissables qui peuvent toujours préférer la forêt aux plaines céréalières. C’est leur droit, non ? Il y a enfin ceux qui, écœurants d’insouciance mais ont leurs arguments, vous diront, stoïques, la crinière au vent et les yeux droits dans les vôtres, qu’ils s’en fichent parce que, de toute façon, le blé, on ira le chercher au Canada, en Russie ou ailleurs. Dans ces contrées, un champ de blé a très peu de chance de cramer et si ça arrive, il en restera toujours pour nourrir leurs enfants et ceux du reste de la Terre. Pourquoi je vous dis tout ça ? Parce qu’hier, j’ai lu ça sur le journal qui me nourrit : « Un incendie s'est déclaré dans une exploitation agricole, samedi dernier dans la commune de Hammam-Bou-Hadjar, wilaya de Aïn-Témouchent. Il a détruit 23 hectares de céréales et une autre superficie d'un champ récemment moissonné. L'intervention rapide de la Protection civile a permis de circonscrire l'incendie, malheureusement 20 hectares de blé et trois hectares d'orge ont été la proie des flammes. » Vingt hectares, ce n’est pas grand-chose mais le blé et l’orge, ça brûle très vite, dans tous les sens. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la Protection civile n’est pas toujours là et suffit rarement à éviter les grandes propagations. Vers les vergers, vers les forêts, vers les habitations…, si vous voyez ce que je veux dire.
S. L.

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