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Rubrique Constances

L’État ne sait rien faire, il donne de l’argent

L’image est familière aux algériens mais il y a des situations où elle peut être plus saisissante qu’à d’autres : celle du caissier maniant de grosses liasses et comptant les billets avec le doigté du «professionnel». On en a l’habitude depuis longtemps, précisément depuis que l’ENTV en a fait son illustration fétiche. Quand il s’agit d’accompagner un «thème» sur une crise financière, sur des «opérations» bancaires ou plus généralement et plus simplement quand… l’argent est au centre du sujet traité. On ne va pas accabler l’ENTV en lui reprochant de manquer d’imagination parce que l’illustration et ce qui la motive relèvent de l’âge de la pierre, en termes d’économie comme en termes d’information audiovisuelle. Les images ne sont, certes, pas ce qui se fait de mieux comme éclairages utiles ou comme habillage esthétique. Mais, une fois n’est pas coutume, l’image est conforme à la réalité : l’imagination, l’audace et le volontarisme socio-économiques et ce que cela implique comme formes de management moderne de l’activité nationale n’ont jamais été au pouvoir. Reste… l’argent, dans son expression — physique — la plus archaïque. L’argent pour les velléités de développement, l’argent pour les coffres-forts de la prébende et l’argent pour colmater les brèches sociales quand la «nécessité» l’exige, comme dans ses soubresauts occasionnels d’investissement ou comme pare-feu quand la colère populaire se fait menaçante. La «philosophie» inspiratrice n’est pas difficile à saisir : l’Etat ne sait pas concevoir, ne sait pas investir, ne sait pas prévoir mais il sait… distribuer de l’argent.
La dernière image que nous a donc servie l’ENTV ne déroge pas à la règle. Toujours le «caissier», avec des liasses et des billets à compter avec le doigté du pro. Sauf que cette fois, il n’est pas derrière un comptoir mais une table sommaire devant des femmes et des hommes attendant dans une attendrissante sérénité leur tour pour bénéficier de la générosité de l’Etat : l’aide sociale à la rentrée scolaire est sûrement encore dérisoire mais elle a quand même presque été doublée. Tout est là : la velléité du gouvernement qui meuble son «action» comme il peut, c’est-à dire de bric et de broc, le calendrier et beaucoup de raisons d’encore songer aux pare-feux.
Les braves parents qui sont devant le caissier ne sont pas là par plaisir ou par cupidité mais ils apprécieront quand même le «geste», les temps étant durs pour beaucoup de monde. L’Etat est incapable d’organiser le transport scolaire, leurs enfants se nourriront à midi de «garantita» ou de pain sec passé au soda, trimeront pour arriver à l’école parce qu’ils n’ont pas de transport scolaire et une fois en classe retrouveront la prière obligatoire par endroits. Et histoire de faire autre chose que donner de l’argent, le gouvernement s’est déjà attelé à démonter tout ce qu’a tenté de faire Madame Benghabrit : ce qui s’est fait — plus exactement ce qui aurait pu se faire — de mieux pour l’école depuis des lustres.
S. L.
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