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Rubrique Constances

La vie VS la mort

Hier, j’ai rencontré quelqu’un qui fulminait tout seul comme un dingue. J’aurais parié que sa place est tout indiquée, au choix à Oued Aïssi comme on dit au village, à Drid-Hocine comme on dit à Alger depuis un temps ou, comme disait tout le monde avant, à Joinville, le plus célèbre de tous. Le problème est que je connais bien le bonhomme et il n’a rien d’un malade mental. Pas moins qu’il y a une semaine, j’ai eu une longue conversation avec lui et j’avoue que, comme toujours dans pareilles situations, j’étais encore embarrassé parce que le Monsieur n’arrêtait pas de me « bombarder » de questions sur la pandémie, convaincu, à tort bien évidemment, que je savais tout en la matière. Et peut-être bien dans tous les autres domaines, qui sait ! Il pense que je sais tout mais il est loin d’être dingue, le gars. Il avait d’ailleurs sa petite idée sur toutes ces interrogations et, croyez-moi, elles sont pour l’essentiel d’une implacable logique, avec en prime, un sens de la formulation assez rare pour quelqu’un qui vous interroge sur tout, y compris sur les choses les plus « élémentaires », comme disait l’autre. Et si je ne le connaissais pas aussi bien, je n’aurais jamais osé l’arrêter dans sa course, son élan et surtout son flot de paroles qui semblait provenir d’une source inépuisable. Le bonhomme est bien mis comme toujours, rasé comme souvent et portait une bavette sur son menton, avec un je ne sais quoi de rassurant parce que ça se voit tout de suite qu’il la remettrait à sa place utile dès que c’est nécessaire. Ali, appelons-le ainsi même si en réalité il s’appelle… Ali était content de me voir mais ne change pas de ton pour autant. « Vous vous rendez compte, on ne peut même plus parler d’autre chose que de la maladie, des malades, de la mort, de l’oxygène, des hôpitaux, des enterrements… On ne peut plus parler de la vie, sous prétexte qu’il y a des morts !» Et quand j’ai essayé de le rassurer en disant tout juste le contraire de ce qu’il soutient, il me dit que j’avais raison mais il faut quand même… raison garder ! Parce que selon lui, on a beau aborder d’autres choses, on revient toujours au Covid-19 parce que c’est… politique ! Comment ça, c’est politique ? C’est évident, mon frère, aujourd’hui, personne ne vous dira que c’est le pouvoir qui a créé le Covid pour nous faire peur. Quand on voit ce qui se passe à Sétif, à Boghni, à Baïnem et à… Tunis, on ne peut plus parler d’autre chose. Alors, on parle de l’oxygène, des morts et du reste. Même les Jeux olympiques sont devenus politiques. Le sport devient alors ennuyant et tellement ennuyeux qu’on est presque heureux de changer de sujet et revenir au corona. Mais à la fin, ça vous fout un de ces cafards… ! C’est l’été, il fait horriblement chaud et on ne peut même pas parler de la plage parce que la première phrase qui vous viendrait à la bouche est qu’elles sont fermées pour des raisons de… sécurité sanitaire, ce qui est un euphémisme qui vous évite de parler du coronavirus. C’est les vacances mais allez parler des voyages, des soirées arrosées entre potes, des mariages, des spectacles de plein air… Et vous reviendrez toujours au même point ! Normal, pour continuer à vivre, il faut combattre la mort, non ? Je vous avais prévenu qu’il ne manque jamais de lucidité, le bonhomme. Il fulmine mais ne disjoncte pas.
S. L.

 

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