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Rubrique Constances

Le messie de Ouargla

Sa photo fait le tour de la toile avec tous les commentaires qu’on peut imaginer. Le pauvre bougre ne devait même pas chercher la popularité. Sinon, il aurait certainement cherché un autre subterfuge qui comporte moins de risque. L’hérésie, quand elle est portée à ce niveau de péril dans son expression, a quelque chose de touchant. Parce que le bonhomme a de l’audace, même si d’une manière générale, sa sortie a surtout été accompagnée de bienveillantes condescendances. En faire un sujet dans cet espace normalement dédié à l’actualité la plus sérieuse est peut-être un caprice de chroniqueur pris dans un moment de paresse intellectuelle, surtout que le pays est dans un état de bouillonnement que personne ne comprendra qu’on puisse être en panne de sujet. Ça tombe bien, ce n’est pas le cas. Le pauvre bougre de Ouargla aurait pu investir lui aussi un autre «créneau», plus porteur et qui sait, peut-être plus… rentable. Avec son turban qui ne manque pas d’originalité et son outil fétiche, synthèse recherchée d’une croix revisitée et d’un bâton de Moïse, il pouvait prétendre à «la gueule de l’emploi». Manque de pot, ça tombe mal pour lui et c’est le moins qu’on puisse dire. Le prophète de l’Islam a fermé la porte derrière lui en se déclarant dernier messager de Dieu sur Terre et à Ouargla, comme dans le reste de son vaste et beau pays on a abandonné depuis longtemps l’habitude de douter quand il s’agit de ces questions-là. Leur… religion étant faite depuis des lustres, ils diffèrent seulement selon qu’ils soient d’intraitables rigoristes qui peuvent aller jusqu’à la violente rédemption ou des croyants plus ou moins apaisés tout aussi rigides sur le fond mais capables d’un minimum de tolérance. Sinon, il leur arrive, dans des proportions et des niveaux d’adhésion qui varient selon les circonstances, de croire aux… nouveaux prophètes ! Ceux-là, ils prennent la précaution de ne pas se déclarer en tant que tels, histoire de sauver le sacré, étant connu qu’ils n’ont pas l’habitude de se tirer une balle dans le pied. Mais on l’a toujours compris, ils ne le disent pas mais ils font tout pour que ce soit ainsi compris. Faire le bonheur de tout le monde… tout seul ne peut pas avoir d’autre sens. C’est pour ça que le messie de Ouargla mérite quand même quelque sympathie. Il n’a pas chevauché de grandes prétentions et manifestement il s’en fout comme de son dernier turban qu’on le croie ou pas. Et pour la petite histoire, qui n’est peut-être pas si petite que ça, personne n’a encore appelé à lui dresser le bûcher ou l’échafaud. Il devait l’avoir senti, le pauvre bougre, avant de se lancer dans l’aventure. Et c’est ce qui, entre autres, en fait un sujet. Sérieux ?

S. L.

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