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Rubrique Constances

Le parti unique, le parti seul et le parti zéro

Il paraît qu’il y a de «grands partis» qui n’ont pas pu présenter des listes de candidature dans toutes les municipalités du pays. Dans l’absolu, ce n’est pas vraiment un problème. Une défaillance dans quelques communes de notre vaste et beau pays pour une raison ou une autre n’est même pas un indicateur sérieux de consistance politique, d’ancrage populaire et d’attractivité électorale. Certes, ne pas présenter de candidats dans des municipalités aussi importantes que des chefs-lieux de wilaya peut poser problème pour des formations politiques qui prétendent à la majorité mais ce ne sont pas les explications qui vont leur manquer. On s’y est déjà mis, même si tout semble entendu. Les «arguments» sont tirés par les cheveux et, comme toujours, on s’est directement servi dans un vieux et manifestement inépuisable réservoir. Il a été question des «dispositions draconiennes de la loi électorale», de la sévérité de la commission électorale qui ignore l’esprit des lois en s’en tenant rigidement et froidement à la «lettre», du manque de temps, du contexte sanitaire, des vertes, des pas mûres, on en passe et des meilleures. Mais en l’occurrence, on ne s’explique pas pour… convaincre ! Pour quoi faire ? De toute façon, tout le monde sait. On sait, par exemple, pourquoi le FLN, le RND et les islamistes n’arrivent pas à trouver des candidats pour les municipalités de Kabylie. Il en a toujours été ainsi même si cette fois-ci est un peu spéciale. Il se peut même qu’elle soit… trop spéciale. Tellement spéciale qu’il y a un parti qui « risque » de se retrouver seul dans la course. Bien évidemment, c’est très commode pour les résultats. Il y a une seule façon d’être sûr d’être premier : concourir seul. Le problème est que dans le cas précis, on est aussi le deuxième, le troisième… l’avant-dernier et le dernier ! À la décharge du vainqueur, si on peut enfin l’appeler ainsi, il n’y est pour rien. Ce n’est quand même pas lui qui a demandé à des partis de boycotter et à d’autres de ne pas trouver de candidats, selon la thèse la plus largement admise. Mais passons, ceci est une autre histoire. Vaincre sans péril, c’est triompher sans gloire ? Voyons. Qui a parlé de triomphe et de gloire quand on n’est même pas sûr de gagner ? Mais le plus drôle et certainement le plus original et le «plus inédit», ce n’est pas le parti qui n’a pas pu «couvrir» l’ensemble des municipalités du pays, ni même celui qui en a assuré très peu. C’est déjà arrivé, y compris dans des situations où aucune raison «indépendante d’une quelconque volonté» n’était recevable. Le plus drôle, le plus original et le «plus inédit», comme on dit en bon français, ce sont les municipalités qui n’ont eu aucune liste de candidats alors que le délai légal des dépôts est déjà passé. On vous a dit que cette élection est très spéciale : nous avons toujours un parti unique, il nous est arrivé d’avoir un parti seul et maintenant nous avons le zéro parti !

S. L.

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