Même l’APS a fait dans le « minimum syndical » pour rendre compte de l’audience accordée par Bensalah à « son » Premier ministre Bedoui mardi. Pendant que Gaïd Salah faisait de la… politique à partir d’une autre caserne, avec une couverture royale des médias publics, le président de l’Etat n’a encore réussi à trouver qu’un… prétexte de calendrier pour entretenir l’illusion qu’il est là. Dans la foulée, comme dans l’occasion qui fait le larron, il nous a rappelé que le pays a un Premier ministre. C’était donc l’approche de l’Aïd, les examens de fin de cycles scolaires et la saison estivale qui ont été à l’ordre du jour de cette rencontre en terre connue. Etant manifestement entendu que l’Aïd se passera très bien, comme d’habitude, l’APS, à moins que ce ne soit le communiqué de la présidence, n’a pas jugé utile de s’y arrêter. Mais on nous a quand même appris que concernant les examens scolaires, « Abdelkader Bensalah a mis l’accent sur la nécessité de réunir toutes les conditions pour le bien-être des candidats et encadreurs pour le bon déroulement des examens, tous cycles confondus ». S’agissant de la saison estivale, on n’a pas fait mieux : « Bensalah a insisté sur l'impératif d'exploiter tous les moyens disponibles et d'assurer une bonne coordination entre tous les secteurs concernés pour garantir la sécurité des estivants, notamment sur les plages et les routes.» Tout un programme. On aura remarqué que pour tous les sujets qui les ont réunis, rien n’a bougé. Ni dans la façon d’appréhender le moment, ni dans la formulation, ni même dans la… simulation de l’effort. Les Algériens n’espéraient certes rien en la matière, mais on pouvait quand même attendre que les deux hommes et leurs relais fassent semblant. Même pas la velléité de se prendre au sérieux ! Parce que pendant que Gaïd Salah faisait son offre de dialogue politique, voici ce que Bensalah et Bedoui nous réservaient pour la fin : « Cette rencontre a permis aux deux parties de passer en revue la situation politique et socio-économique du pays, particulièrement les obstacles entravant le processus électoral» ! Ils savent qu’ils comptent pour du beurre dans la décision politique, voilà qu’ils nous apprennent maintenant, sans faire attention, qu’ils ne sont même pas au niveau d’information qui puisse leur sauver la face. A moins qu’ils ne fassent semblant d’aller au bout de la logique qui devait les maintenir en poste, il est difficile de les entendre parler de… processus électoral et surtout des « obstacles qui l’entravent » sans sourire. Sont-ils à ce point déconnectés ?
S. L.
