Anticipant sans doute un plus que possible rush sur le vaccin de la grippe saisonnière, le ministère de la Santé a rendu public un communiqué dans lequel il nous «informe» que le vaccin en question ne protège pas contre le… coronavirus. Dans l’absolu, l’attention n’est pas vraiment inutile. On peut certes se demander comment on a pu faire, à ce niveau de responsabilité qui requiert un haut niveau de compétence scientifique, pour… trouver ça tous seuls comme des grands. Mais l’état des lieux surprend souvent. Au sein de la société et parfois dans les espaces les moins soupçonnables d’indigence en matière de savoir, il nous a été «donné de constater» comme dirait quelqu’un de particulièrement éloquent que le fait de savoir déjà graves n’empêchent pas qu’elles soient… plus graves encore. Beaucoup plus grave qu’on pouvait l’imaginer. Après tout, la ruée vers le vaccin contre la grippe saisonnière n’est pas un danger de santé publique. Les Algériens, jeunes et bien portants peuvent certes prendre les doses d’autres Algériens plus âgés et physiquement entamés mais apparemment, il n’y a pas de problème de ce côté-là. C’est le directeur de la prévention au ministère de la Santé qui nous rassure sur la disponibilité du produit : «1,8 million de doses ont été déjà acquises et nous sommes prêts à passer d’autres commandes si l’engouement pour le vaccin se confirme», nous dit-il. Il est où, le problème, alors ? Il n’y en a pas, apparemment. Mais il faut toujours se méfier des apparences, n’est-ce pas ? Il arrive qu’on crée un problème parce qu’on croit avoir déjà la solution à brandir comme un trophée, le moment opportun. Sinon, se vacciner contre la grippe saisonnière alors qu’on a trente ans et un corps d’athlète, ce n’est pas vraiment un scandale. Il faut juste pouvoir le payer dans une officine et ne pas aller bousculer les séniors grabataires dans les centres de santé de proximité qui ne sont déjà pas des exemples d’humanité. Mais est-ce qu’il y aura des vaccins dans les officines et les polycliniques de quartiers. Les choses ne sont jamais aussi sûres qu’elles n’y paraissent, n’est-ce pas. Ce n’est même pas sûr qu’on ait convaincu que le vaccin contre la grippe saisonnière ne prémunit pas du Covid-19 ! Sinon, tout le monde porterait une bavette, tout le monde respecterait la distanciation physique, personne ne ferait la bise à personne et la deuxième vague serait une vue de l’esprit. C’est la rentrée scolaire depuis quelques jours pour le primaire et depuis hier pour les collèges et lycées. Attention, l’école, c’est tous les jours et pour beaucoup plus de monde que pour les examens de fin de cycle. Et l’État ne se mobilise pas tous les jours pour accompagner les enfants en classe !
S. L.
