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Rubrique Constances

Rachid Dali - Hamza Chelouche - La magie de l’école - Réouverture de la Cinémathèque

La semaine ne pouvait pas être pénible. Avec la rentrée scolaire, il est des mots qu’on a du mal à prononcer. Il reste toujours un peu de magie de cette matinée, sublimée par Feraoun, rêvée par les parents et gardée par tous comme un bijou de souvenir inéligible à l’oubli. Bien sûr, l’école algérienne n’est toujours pas ce lieu de rayonnement que tout le monde souhaite à sa progéniture, il y a toujours des problèmes de livres, de cantines, de transport et de… programmes mais on peut laisser passer ça pour une journée. Juste une journée, attention.
La semaine a été moins pénible. Les salles de la Cinémathèque sont rouvertes et des Algériens vont pouvoir revoir des films, dans de vraies salles et sur de vrais grands écrans. Enfin, de vrais films peut-être mais de vraies salles et de vrais écrans, n’exagérons rien ! Mais nous n’allons toutefois pas bouder notre bonheur. Au point où on en est, ça relève quand même du miracle. Quand on sait que des générations entières d’Algériens ne savent pas ce qu’est-une salle de cinéma parce qu’elles n’y ont jamais mis les pieds, on mesure l’ampleur de « l’événement », à chaque fois que s’ouvre un espace du genre. Les « salles de la Cinémathèque », ce n’est que quelques-unes, une dizaine au plus à travers notre vaste et beau pays mais des Algériens vont aller au cinéma. Parmi eux, des compatriotes qui vont « voir ça » pour la première fois. Une question qui vient à l’esprit, juste comme ça : les salles de la Cinémathèque vont rouvrir mais combien savent qu’elles existaient pour… fermer ?
La semaine s’est terminée péniblement, avec deux douloureuses disparitions. Rachid Dali, footballeur de grand talent et homme émouvant d’humilité, s’est retiré à 74 ans après avoir connu quelques déboires qu’il ne méritait pas, c’est le moins qu’on puisse dire. Avec sa disparition nous reviennent les souvenirs d’un autre football, peut-être bien d’une autre vie. Des souvenirs d’un sport où seul comptent le talent et le génie, où seuls comptent la passion et les couleurs. Rachid est parti de Béjaïa pour rayonner sur la JSK, en équipe nationale et en sélection d’Afrique. Reparti dans sa ville, Rachid a rejoué et entraîné, avant de prendre une retraite qui n’a pas toujours été heureuse. Paix à son âme.
La semaine a été pénible. Le deuxième à disparaître est moins connu mais sa mort à 34 ans a ému beaucoup de monde. Hamza Chelouche, journaliste impliqué dans le combat pour la protection de l’environnement, est mort les « armes » à la main. En plongée pour filmer un pan de mer algérois particulièrement menacé dans sa beauté, Hamza a été surpris par une colère soudaine qui a eu raison de sa résistance. Hamza a de qui tenir. Il est le fils de Mohamed Chelouche, l’un des plus talentueux journalistes de la Radio algérienne et l’un des hommes les plus attachants de la presse nationale. Que la terre lui soit légère.
S. L.

 

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