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Rubrique Constances

Sidi-Bel-Abbès, Kateb Yacine, le logement social et le couteau

Si vous ne connaissez pas la commune de Sidi-Khaled, c’est dans la daïra de Sidi-Lahcène. Si vous ne connaissez pas non plus Sidi-Lahcène, c’est dans la wilaya de Sidi-Bel-Abbès. On ne va pas continuer avec ça, vous pouvez ne pas savoir à quoi ressemble Sidi-Bel-Abbès mais si vous vivez en Algérie, vous en avez au moins entendu parler. Dans une autre vie, c’est la ville qu’on aurait appelée le « petit Paris ». Mais dans une autre vie, il y a eu beaucoup de petits Paris en Algérie. Il y en a eu tellement qu’on ne sait pas lequel est plus proche de supporter l’association. Mais c’est quand même Sidi-Bel-Abbès qui tient la route dans l’histoire. On ne sait d’ailleurs pas comment les gouvernants de la fin des années 70 ont pensé à ce « petit Paris » pour une opération qui était censée être une sanction exemplaire. Quand ils ont voulu exiler Kateb Yacine, devenu trop encombrant à Alger où on ne pouvait pas s’accommoder d’un artiste libre dans la parole et l’action, ils ont donc pensé à SBA, allez savoir pourquoi, où ils l’ont nommé comme directeur du théâtre régional. On connaît ces nominations-punitions dont le pouvoir de l’époque usait et abusait et qui n’ont d’ailleurs pas disparu, puisqu’elles subsistent plus de 40 ans après l’épisode du Keblouti. Elles n’ont d’ailleurs pas toutes connu l’aboutissement « heureux » que les décideurs en attendaient, à tel point qu’on a parfois été obligé de trouver « autre chose ». Sidi-Bel-Abbès, c’est aussi la ville de Raïna-Raï une troupe légendaire de musique raï comme son nom l’indique, qui est un peu à SBA ce que les Beatles ont été à Liverpool. Sidi-Bel-Abbès, c’est aussi la ville du monumental Slim, de l’émouvant Brahim Tsaki et de l’inégalable Maâchou. Sidi-Bel-Abbès, c’est Sonelec et ses téléviseurs couleur qui installaient le pays dans une autre ère géologique. Ce sont les processions de femmes en usine et plus tard, des enseignantes qui ont défié le sabre et le fusil pour continuer à enseigner. Quitte à en mourir, elles en sont mortes, lâchement assassinées sur le chemin de l’école. Sidi-Bel-Abbès, c’est aussi « la quotidienne », banale, moins « sexy », plus terre à terre. À Sidi-Khaled, dans la daïra de Sidi-Lahcène, dans la wilaya de Sidi-Bel-Abbès, un jeune homme de 28 ans a poignardé le maire de son bourg parce qu’il ne lui a pas « donné » un logement social. On ne sait pas si le maire de Sidi-Khaled a commis une injustice et le couteau n’a jamais réglé un problème. Il en crée d’autres, souvent dans le drame. On sait, par contre, que d’autres maires, d’autres chefs de daïra, d’autres walis, d’autres ministres… ont fait du logement social un inépuisable coffre-fort pour la rapine. À SBA et sous toutes les latitudes du pays.
S. L.

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