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Lettre aux médecins résidents !

Par Pr Mammar Bouchakour (*)
Qu’est-ce qu’un médecin résident ?
C’est un docteur en médecine, étudiant en post-graduation, qui a décidé de continuer ses études de médecine afin d’apprendre une spécialité dans un service qu’il a choisi lui-même, et ce, à travers un concours classant auquel il a pris la décision, probablement avec ses parents, de participer. Personne ne lui a imposé quoi que ce soit ou forcé à aller quelque part ! Il a opté pour tel service hospitalo-universitaire car il a jugé que celui-ci lui offrait les meilleures conditions de formation afin de l’accompagner jusqu’à l’examen final qu’est le DEMS (Diplôme des études médicales spécialisées) et, si possible, avec une excellente note finale et pourquoi pas être major de promotion. Il deviendra, après, médecin spécialiste de santé publique et il choisira, ou pas, un poste là où le ministère de la Santé jugera opportun d’en ouvrir en fonction des besoins en soins de la population. C’est ce qu’on appelle le service civil, et, vous en conviendrez, il ne concerne pas le résident. Alors, pourquoi en faire une revendication ? Bien entendu, cette manière de faire et d’affecter des médecins spécialistes diplômés à travers le territoire national n’a pas souvent pris en considération les recommandations des Comités médicaux nationaux (CMN) de spécialité qui prônaient une utilisation rationnelle, optimale de ces ressources et de les réunir en «pools» plus performants et allant dans l’intérêt d’une meilleure prise en charge des malades et d’une meilleure organisation du système de soins. Il a même été proposé de maintenir ces jeunes diplômés dans leur service formateur pendant une période allant de 1 à 2 ans afin de parfaire leur technicité, par exemple, en vain. Depuis quelques semaines, vous observez un mouvement de protestation et de grèves et votre comité, officiellement reconnu et qui a tout à fait le droit de s’exprimer, a soulevé des revendications tellement multiples et variées qu’elles deviennent difficiles à cerner, car une importante partie d’entre elles ne concerne en aucun cas les résidents. Le service civil ne vous concerne pas, le service militaire ne dépend ni du MSPRS ni du MESRS, la violence dans les hôpitaux se déverse sur l’ensemble des travailleurs de la santé, pas uniquement sur les résidents et les œuvres sociales. C’est la première fois que j’en entends parler !!! Il reste et, donc, il apparaîtrait, logiquement par déduction, que la revendication centrale serait de ne plus passer d’examens pour accéder au palier supérieur, DEMS compris. Vous exercez un bras de fer et imposez une «forme de chantage » au pouvoir, à vos enseignants et à vos maîtres afin de satisfaire cette condition «cachée» de ne passer aucune évaluation sanctionnante pendant tout votre cursus, quitte à faire intervenir, de manière forcée, le politique dans le pédagogique comme cela s’est fait en 2011 ! Où est le code moral qui régit notre profession ? Je ne souhaite plus que ce genre d’actions se répercute négativement sur l’image, déjà entamée, que vous donnez du médecin algérien que vous éclaboussez doublement. Je ne le tolère plus ! Vous avez décidé d’une grève illimitée dans tous les hôpitaux d’Algérie, c’est votre droit ! Mais ils continuent toujours de fonctionner et les malades, ceux que vous prenez en otages, sont toujours pris en charge comme il se doit. Sans vous ! Et vous osez prétendre devant les caméras de télévision que c’est pour leur intérêt que vous faites tout cela ! Vous manifestez au sein même des hôpitaux dans lesquels vous exercez, et où le silence, et vous le savez très bien, est une des conditions essentielles de repos pour nos patients ; malgré cela, vous arpentez les allées et scandez à voix haute des slogans incompréhensibles aidés de mégaphones perturbant leur quiétude ! Est-ce cela un médecin ? On appelle ce que vous faites «troubles à l’ordre public» au sein d’un établissement de santé venant de la part des médecins eux-mêmes ! C’est immoral et anti-déontologique ! Néanmoins, nous avons eu beaucoup de peine et de tristesse quand le sang de certains d’entre vous a coulé ; nous le condamnons et le dénonçons énergiquement. Cette situation qui dure depuis plus de 2 mois doit s’arrêter car vous donnez l’occasion à de nombreux acteurs syndicaux ou autres aînés experts en «opportunisme syndical» ! Ils récupèrent et déforment votre mouvement. Ils prônent des actions radicales (boycott du DEMS, grève illimitée...) uniquement pour faire pourrir la situation qui risquerait de déraper et d’échapper à tout contrôle, et ceci en votre nom ! Les candidats au DEMS, après tant d’années de travail et de révisions intensives, sont pénalisés. Je crois que vous êtes assez intelligents et assez mûrs pour savoir prendre les décisions sages qui s’imposent sans que quiconque vous le recommande au nom d’un soutien. Vous avez été entendus et compris, alors arrêtez et rejoignez vos services respectifs, vous en serez grandis ! Vous êtes comme nos enfants, et comme tout parent responsable, nous devons vous conseiller ; tel est l’esprit de ma démarche.
M. B.
* Médecin chef du service de neurochirurgie, CHU Oran

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