Placeholder

Rubrique Contribution

Main basse sur le FLN

Par F. Belgacem Chelouche(*)
L’état statutaire et organique actuel du parti du FLN, particulièrement, par voie de conséquence, l’institution de l’APN, interpelle. A l’évidence, une entreprise de démolition des structures, de démobilisation et d’exclusion des cadres et militants n’est pas le fait du hasard. C’est ainsi que la crise, légitime et fondée, ouverte au sein du parti en 2012, entre le Comité central (CC) et le secrétaire général, suite à des violations de statuts, a conduit au retrait de confiance, par vote secret, au secrétaire général Abdelaziz Belkhadem. Celui-ci, respectueux des règles, s’est incliné face au résultat des urnes.
De ce fait, selon le règlement intérieur du Comité central (en son article 9), il y avait vacance du poste de secrétaire général, seul restait légitime le Comité central issu du 9e congrès, dont la session statutaire reste ouverte,  n’ayant pas été clôturée. Elle devait donc reprendre ses travaux sous la présidence du doyen en âge et du plus jeune membre pour désigner le nouveau secrétaire général.
Or, paradoxalement, cette procédure a été paralysée par le biais de diverses manœuvres, rapportées et analysées pertinemment par les médias, au demeurant.
S’emparant de cet état de fait, créé et entretenu par une résistance occulte à l’application de cet article 9, se met alors en place un déploiement d’agissements et manœuvres qui aboutit à une réunion précipitée d’un «Comité central», et à la tenue d’un 10e congrès, l’élection d’un secrétaire général, Amar Saâdani.
Pour le juriste averti, les conditions de la convocation de ce congrès, provoqué en violation des règles, remettent juridiquement en cause cette élection et ses conséquences (actes, décisions et structures) par voie de nullité.
Face à ces faits, la base et des cadres s’organisent et se structurent, tel que le mouvement de l’authenticité et du redressement. Dès 2013 sont dénoncées fortement et sans relâche les atteintes aux statuts, les méthodes peu orthodoxes de la sélection des candidatures pour les élections (APC, APW, Sénat, APN), la marginalisation des militants, la gestion anarchique du parti.
Le ministère de l’Intérieur, malgré la mission de contrôle dont il est investi par la loi n°12.04 du 12.01.2012, loi régissant l’activité des partis politiques, reste sans réaction, ce qui laisse perplexe.
De même, les recours et actions judiciaires de membres du Comité central sont rejetés, et le ministère de l’Intérieur valide le 10e congrès de surcroît. 
La voie est alors ouverte aux déviations dans le sens d’intérêts occultes, les procédures sont dépourvues de transparence, les structures de bases paralymouhafadha figées, laissant libre cours au recrutement direct au sein du «Comité central» d’éléments, par voie de chkara, dit-on, à même de servir une opération d’«OPA» sur le FLN. Ainsi, sous prétexte de préparation des élections présidentielles, est alors convoqué, par le bureau politique, un comité central avec pour ordre du jour l’élection du secrétaire général le 30 avril 2019.
En effet, il faut rappeler que le parti du FLN, parti majoritaire à l’APN, est sans direction depuis le mois de novembre 2018. Djamel Ould Abbès, qui a succédé de manière «administrative» à Amar Saâdani, et qui s’apprêtait à lancer la campagne du 5e mandat, abandonne mystérieusement le poste de SG, suite à un appel téléphonique, après avoir déclaré à maintes reprises qu’il était le titulaire légitime du poste. Alors que le bureau n’est pas habilité à convoquer le Comité central, cette réunion du 30 avril est tenue avec faste au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal. Elle est caractérisée par l’absence de tout respect des conditions de forme et de fond.
Les dispositions des statuts et du règlement intérieur précisent que la convocation du CC obéit à des prescriptions impératives. Celles-ci sont ignorées outrageusement malgré les contestations héroïques des cadres présents dans la réunion. 
Se met tout de même donc en mouvement l’action ayant pour objectif «l’adjudication» du parti du FLN, malheureusement. Envers et contre tous est élu un personnage au poste de SG, homme d’affaires prétendument militant du parti. Il faut donc conclure que la méthode et les moyens mis en œuvre s’apparentent fortement à une OPA sur le FLN, qui ne dit pas son nom.
L’OPA étant, selon les règles commerciales, l’achat des actions majoritaires d’une entreprise par voie de procédures bancaires, dépourvues de transparence. 
Ledit SG, à peine intronisé, menace de sanctions foudroyantes et ordonne l’expulsion du président de l’APN, élu grâce à la majorité FLN qu’il dirigeait en qualité de chef du groupe parlementaire, après avoir cadenassé les portes de l’institution parlementaire, images qui, à notre grande honte, ont fait le tour du monde !
Incontestablement, les militants sont dépossédés de leur droit légitime arbitrairement. Il y a atteinte flagrante aux principes fondamentaux et aux lois. Pour être légal et légitime, un comité central ne peut se réunir que sur la base d’un assainissement des rangs, la mise en œuvre des principes et règles énoncés par les résolutions et recommandations du 9e congrès.
Certainement que l’opinion publique a constaté et relevé ces évènements peu ordinaires dans la vie du parti qui, assurément, interpellent les consciences.
A l’heure actuelle et afin de réduire à néant la réunion du 30 avril et ses conséquences, et à l’image des voies tracées par le Hirak, les militants authentiques, conscients des enjeux, saisiront cette opportunité et relèveront le défi, en appelant à la mise en place d’un comité de sauvegarde du parti du FLN et à la constitution d’une direction collégiale transitoire, constitué de jeunes militants confirmés, de cadres dont la probité est incontestable, et de moudjahids.
Alors seront réunies les conditions adéquates de préparation du congrès du renouveau.
La voie d’assainissement tracée par la dynamique du mouvement du Hirak doit absolument entraîner la mobilisation des militants afin d’assurer la renaissance du parti. La crise est toujours là, son intensité est extrême.
F. B. C.
* Juriste, membre du Comité central, membre du mouvement Authenticité et redressement du parti FLN.

 

 

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. BMS Des averses orageuses vendredi et samedi sur plusieurs wilayas du pays

  2. Intempéries Quatre personnes secourues à Tizi-Ouzou

  3. Air Algérie annonce la suspension de ses vols à destination de la Jordanie et du Liban

  4. Trafic de drogue Un réseau tombe à Oran

  5. Sfisef (Sidi-Bel-Abbès) Lumière sur l’assassinat des 3 taxieurs retrouvés enterrés dans une ferme

  6. CNR Les retraités appelés à utiliser la technique de reconnaissance faciale via "Takaoudi"

Placeholder