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Rubrique Contribution

Plaidoyer pour le bien commun pour sauver l’humanité : un conseil de sécurité pour la transition énergétique de la Terre

Par Pr Chems Eddine Chitour(*)

«Assez de bla-bla ! Il nous faut un “chef” qui mène le combat climatique au niveau mondial.»
(Greta Thunberg)

 
Depuis 1995, les conférences des parties (COP) se succèdent sans grandes avancées dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ces grands rassemblements internationaux sont-ils inutiles ? Doit-on continuer à les organiser ? «La réunion de la dernière chance», «un sommet décisif», «un tournant pour l’humanité, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire l’urgence climatique. Pourtant, depuis la première conférence qui s’est tenue à Berlin en 1995, les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas diminué… Elles ont explosé ! + 45% depuis 1990.
Depuis 1850, l’humanité a ainsi émis 2 500 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, d’après les calculs de Carbon Brief, dont 50% pour les pays industrialisés occidentaux qui représentent 11% de la population de la planète. L’Afrique, qui représente 15%, n’a consommé que 4% mais elle est l’une des régions les plus impactées par les convulsions climatiques  Entre 1850 et 2021, on découvre que les Néo-Zélandais sont responsables chacun de 5 764 tonnes de dioxyde de carbone. Viennent ensuite les pays occidentaux, mais ni la Chine, ni l’Inde, ni la Russie ne sont responsables des émissions de gaz à effet de serre.
Le Moyen-Orient sera particulièrement affecté par le réchauffement climatique dans un futur proche. Il en sera de même de la Méditerranée qui constitue l’un des hotspots. La Terre n’a pas arrêté de protester et nous le fait savoir par l’overshoot day (le jour du dépassement) qui recule chaque année ; C'est-à-dire que nous consommons de la Terre plutôt (cette année en août) après nous vivons à crédit. Ainsi les pays industrialisés ont  construit leur opulence matérielle par l’utilisation intensive des énergies fossiles. L’humanité n’a en fait jamais réellement mené de transition énergétique. Le problème est que la nouvelle économie ne peut se passer de l’ancienne. Sauf que la situation de la pollution aux fossiles provoque une perturbation sans précédent du système Terre qui affecte déjà l’espèce humaine.

État des lieux des Cop «Arrêt sur image»
Une fois de plus, une Cop vient nous informer que tout va mal, confortée en cela par un rapport publié le 9 août et qui nous promet l’apocalypse. Pour une fois, les pays riches comme pauvres commencent à s’apercevoir des dégâts qui se déclinent en incendies, inondations, sècheresse avec naturellement des hotspots pour la plupart dans les pays de l’hémisphère Sud avec une mention spéciale pour la Méditerranée. Selon le FMI, ces industries fossiles reçoivent 11 millions de dollars de subventions chaque minute. En 2020, l'extraction et la combustion du charbon, du pétrole et du gaz étaient subventionnées à hauteur de 5 900 milliards de dollars. Cela prouve à l’évidence que nous ne prenons pas le bon chemin mais nous avons perdu 26 ans grâce, ou plutôt à cause, des climato-sceptiques dont il faudra bien un jour faire le procès. Des scientifiques viennent d'estimer que près de 60% des réserves de pétrole et de gaz devront rester sous terre pour limiter le réchauffement à 1,5°C d'ici à 2100. Lentement mais sûrement, le monde semble regarder ailleurs pendant que sa maison brûle. Le rapport du Giec constitue une «alerte rouge pour l’humanité», a affirmé le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. C’est donc un enterrement de première qui n’augure rien pour Glasgow, puisque la pollution due au G20 représente les ¾ du CO2 émis au total. 
L’objectif des 100 milliards de dollars par an n’a toujours pas été atteint. Il est choquant que des pays pauvres, qui ont historiquement peu contribué au réchauffement climatique, se retrouvent en situation de devoir emprunter et alourdir leur dette avec des taux élevés. Les États devraient multiplier leur ambition par 7 pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, selon l'ONU.

La stratégie du doute, la responsabilité du désastre 
Si nous devons délimiter les responsabilités plus de vingt ans avant les Giec, les sociétés pétrolières avaient conscience du réchauffement climatique et de la responsabilité des énergies fossiles. Nous commençons à comprendre l’omerta des sociétés pétrolières qui, au courant il y a près de 50 ans du désastre prévisible des changements climatiques, ont tout fait pour semer la doute dans les consciences. Naomi, prof à Harvard, a dénoncé, il y a dix ans, dans un livre enquête, les marchands de doute. Une étude révèle que Total était au courant des effets dévastateurs des énergies fossiles sur l'environnement depuis 1971. Au lieu d'agir, et après ExxonMobil, BP ou encore Shell, c'est TotalEnergies qui aurait, au contraire, tout fait pour semer le doute dans l'esprit du grand public en remettant en cause les données scientifiques sur le climat. Ces multinationales devraient contribuer d’une façon importante dans le fonds vert au vu des bénéfices qu’ils ont tirés depuis 50 ans.

Pourquoi les efforts des COP n’aboutissent pas ?
Pourtant, malgré les années qui passent, malgré les COP qui se succèdent, les accords signés et ratifiés, la lutte contre le changement climatique est au point mort, ou presque. Comment expliquer que, malgré les COP, on ne fasse toujours rien face au réchauffement climatique. Ce sont les COP qui ont mené à la signature du Protocole de Kyoto en 1997, qui a lancé les premiers engagements de réduction des émissions de CO2, puis en 2015 à la COP21. Il est cependant injuste de dire que les COP n’aboutissent «à rien». Car, en réalité, elles permettent de mettre autour de la table les gouvernements mondiaux et d’aboutir à des traités. Le problème, c’est que ces traités ont toujours été, jusqu’à aujourd’hui, des traités « non contraignants ». À la COP21, il fallait sauver la signature d’un accord politique par le choix des termes. On se souvient que les États-Unis ne voulaient pas entendre parler d’un accord contraignant. Le sort du monde et la politique ont été liés au bon  vouloir  de chacun. Le réchauffement climatique, lui, se poursuit. Concrètement, cela veut dire que même si un gouvernement signe un traité international comme l’Accord de Paris, rien ne l’oblige à respecter ses engagements. Aucune clause de ces traités n’implique de sanction» contre un État qui ne respecterait pas les objectifs fixés. Chaque année, on constate que les objectifs de ces traités ne sont, dans les faits, jamais atteints. En résumé, les COP, c’est beaucoup de réunions, d’efforts, pour peu d’actions concrètes. 

Le combat perdu des COP en face de l’impératif économique
En fait, derrière chaque décision relative au climat, il y a des conséquences économiques et sociales, et les gouvernements doivent les prendre en compte. Sur le papier, tout le monde ou presque est d’accord : il faut limiter le réchauffement climatique. Sauf que, dans la pratique, c’est nettement plus compliqué. 
Le problème est la suite, quand chacun rentre chez soi. Par où on commence ? Qui paye pour tout ça ? Il faut donc trouver un terrain d’entente. On imagine en effet assez mal un État signer volontairement un traité qui l’obligerait à mettre en place des mesures trop difficiles et trop contraignantes en l’absence de décisions politiques prises à un niveau planétaire tant il est vrai qu’il s’agit de sauver l’humanité.
On ne peut donc pas arriver à un consensus facilement sur ces questions, ce qui explique que les COP n’aboutissent jamais à des résultats prescriptifs. Elles ne disent pas «comment faire», elles fixent juste des objectifs. Le succès de la COP21 tient d’ailleurs dans cette subtilité. Si tout le monde ou presque a accepté de signer la COP21 (contrairement au Protocole de Kyoto qui n’avait pas été ratifié par les principaux pollueurs), c’est qu’elle n’obligeait aucun État à quoi que ce soit. Chaque État était même libre de définir ses propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et il était aussi libre, ensuite, de décider comment il parvient à ces objectifs.
Car la menace n’est pas immédiate, elle touche en priorité les pays faibles et dans tout les cas les pays développés ont la parade. Ainsi quand la mer envahit le littoral au Bengladesh, c’est la catastrophe, tel n’est pas le cas de citoyens riches en Australie qui ont érigé un mur de sept mètres pour protéger la plage des assauts de l’océan. Les rares mesures environnementales sont progressives et indolores économiquement parlant. Bref, des mesures cosmétiques.

Les Nations Unies doivent protéger le bien commun
Qui gouverne les biens communs ? Personne ? Les faibles pays sont livrés à eux- mêmes et subissent, sans pouvoir y faire face, les conséquences d’un climat erratique en termes d’incendie et de sécheresse. Pour avoir une chance de limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C, nous avons huit ans pour réduire de près de moitié les émissions de gaz à effet de serre : l'humanité doit réduire les émissions de gaz à effet de serre de 56% d'ici 2030.  
Que faire alors sachant qu’avec leur meilleure bonne volonté et des efforts importants, la COP, comme les précédentes, aboutira à des vœux pieux. Pourtant, on peut s’en sortir si l’importance des changements climatiques devient une urgence planétaire comme la pandémie. Le climat et sa stabilité sont ce que l’on pourrait appeler un bien commun : tous les pays du monde ont besoin d’un climat stable et fonctionnel pour pouvoir fonctionner correctement. Un peu comme tout le monde a besoin de réserves d’eau potable, d’un air sain et d’une terre productive. Ce sont des biens communs, qui profitent à tous. Pourtant, ces biens communs peuvent être affectés par des actions individuelles. Quand un pays développe son réseau énergétique, afin de développer son économie et améliorer les conditions de vie de sa population, il pollue, il émet du CO2 et cela dégrade le climat. Mais comme le CO2 ou la pollution ne s’arrêtent pas aux frontières, c’est le climat de toute la planète qui est affecté. L’action d’un pays affecte un bien qui appartient à tous. Se pose alors la question de la gestion de ces biens communs : ne devrait-on pas mettre en place une réglementation qui empêche un pays, ou une entreprise, ou un groupe d’individus de dégrader un bien commun ? Après tout, si tout le monde est affecté, la moindre des choses est que les décisions se prennent en commun. Il n’y a pas de «police internationale» qui pourrait mettre des amendes à un État ou l’obliger à émettre moins de CO2. Il n’y a pas non plus de tribunal international qui soit compétent pour obliger un gouvernement à agir de telle ou telle façon. On est donc obligés de «négocier».
Pourtant, les COP restent aujourd’hui les seuls leviers qui permettent de discuter de ces questions au niveau international. Mais leurs actions sont cosmétiques devant les dangers imminents. Avec la pandémie qui a fauché 5 millions d’âmes, les dangers étant spécifiques, chacun a trouvé la solution et l’argent nécessaire. Il en est ainsi quand il a fallu sauver les banques avec l’argent public en 2009. C’est peut-être aux Nations Unies de prendre une résolution qui permette d’aller de l’avant. Il faut changer de paradigme, mettre la sécurité de la Terre avant toute autre considération.

Que pourrait faire, d’une façon responsable, un gouvernement mondial pour le bien commun ?
Au niveau mondial, un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80% des réserves de charbon doivent rester inutilisées. 
La transition énergétique est déjà en cours car la baisse des coûts rend les énergies renouvelables omniprésentes et plus abordables que les combustibles fossiles. Plus nous retardons, plus les efforts nécessaires deviendront difficiles. Un effort a d’ailleurs bel et bien été engagé en 2020, mais de façon totalement involontaire puisque c’est la crise sanitaire de la Covid-19 qui nous y a contraints ! En obligeant un sixième de la population mondiale à se confiner, l’économie a ralenti au point de réduire les émissions de CO2 d’environ 6% sur l’année que nous avons rattrapé l’année suivante. Pour limiter le dérèglement climatique à une valeur à peu près acceptable d’ici la fin du XXIe siècle, il faudrait donc qu’un nouvel effort de cette ampleur soit fait chaque année. C’est donc possible pour accélérer la décarbonisation.
Cette démarche doit être décidée d’une façon responsable par le conseil de sécurité de la Terre en associant les grands pays émergents. D’abord la Chine qui fait des efforts exceptionnels et qui, par habitant, consomme 3 fois moins que les pays occidentaux.

1. Déployer plus largement la tarification et les marchés du carbone
C’est là qu’intervient la tarification du carbone. Un effort devant diriger l'attention sur les secteurs difficiles à décarboniser comme le transport et les industries comme l'aluminium, le ciment et l'acier. Il s’agit de taxer les émissions de CO2 : c’est la fameuse taxe carbone, qui vient s’ajouter au prix de vente des produits. 
En organisant les marchés du carbone, des quotas d’émissions de gaz à effet de serre (autrement dit, des permis de polluer) sont distribués. Si une entreprise dépasse son quota, elle peut en acheter à une entreprise qui, elle, reste en dessous de ce qu’elle a le droit d’émettre. `Pour que ce soit efficace, il faudrait deux choses. D’abord que le prix du carbone soit plus élevé. Il y a deux ans, la commission Stern-Stiglitz (deux économistes, l’un britannique, l’autre américain) préconisait un prix entre 40 et 80 dollars la tonne en 2020, puis entre 50 et 100 dollars en 2030 pour rendre dissuasive la production de carbone. D’où cette autre proposition, cette fois faite par deux économistes français, Jean Tirole et Christian Gollier, en faveur d’un prix mondial unique du carbone. «Toute personne, en tout lieu, pour tous les usages» devrait payer le même prix. Un prix de carbone identique partout : on mesure, à la seule formulation de cette phrase. Le commerce de carbone pourrait-il fonctionner à l'échelle internationale ? Un marché international du carbone pourrait fonctionner comme ceci : les pays qui luttent pour atteindre leurs objectifs de réduction d'émissions pourraient acheter des réductions d'émissions d'autres pays qui ont déjà réduit leurs émissions plus que le montant qu'ils avaient promis, par exemple en passant aux énergies renouvelables.  

2. Planter des dizaines de milliards d’arbres
C’est l’une des solutions qui a le plus fait débat. Beaucoup de pays s’y consacrent, à l’image de l’Éthiopie qui a déjà planté 6 milliards d’arbres, de l’Arabie Saoudite qui annonce 10 milliards d’arbres d’ici 2030, du Pakistan qui ambitionne de planter dix milliards d'arbres  d'ici 2023. (Ten Billion Trees Tsunami Programme pour 500 millions de dollars 2021 2023). Il en est ainsi de la France qui veut rendre les forêts plus résilientes, planter sur 45 000 ha avec un budget de 200 millions d'euros sur deux ans... 
Toutes ces actions sont faites d’une façon volontaire. L’essentiel serait qu’au niveau des Nations Unies, dans le cadre de la protection du bien commun qui est la Terre, une répartition par pays en termes de plantations d’arbres serait faite et sera notamment étudié le TPE d’arbres le plus résilient avec une croissance rapide et ne nécessitant pas beaucoup d’eau. Une étude primaire annonce qu’il faut au moins planter 1 200 milliards d’arbres d’ici 2050 pour absorber les 2/3 de CO2 produits par l’homme, 9 millions de km2, sachant qu’un hectare d’arbres plantés absorbe entre 3 et 5 tonnes de CO2.

3. Mettre l'accent sur le développement du renouvelable et sur l'innovation 
Il s’agit de mettre partout des plans Marshall pour les énergies renouvelables maintenant qu’elles sont très compétitives. Le soutien à l'innovation permettra de développer les véhicules électriques, l'éolien offshore, la géothermie, le captage du carbone et l'hydrogène vert qui pourrait, à terme, remplacer le gaz naturel.

4. Privilégier les financements verts
Plus de 160 banques et groupes d'investissement sont impliqués dans ces financements qui consistent à investir de moins en moins dans les financements fossiles. Dans le même ordre, toutes les multinationales du pétrole, du gaz et du charbon devraient contribuer d’une façon déterminée à prendre en charge une partie du financement. Dans ce cadre, il est impossible de savoir si les 100 milliards de dollars prévus depuis 2009 à Copenhague suffiraient. Il faut démarrer et ensuite ajuster au fur et à mesure. À titre d’exemple, la lutte pour les changements climatiques demanderait plusieurs dizaines de milliards de dollars chaque année.

Comment l’Algérie avait préparéla COP 26
Un travail important a été réalisé par le MTEER en relation avec une dizaine de départements ministériels : le Livre blanc sur les changements climatiques et les efforts faits par l’Algérie pour en atténuer les effets. De plus, des conférences webinaires préparatoires avec l’Irena, l’AIE ont affiné la position de l’Algérie qui a pu être élue à la vice- présidence de l’Irena. Enfin, Madame l’ambassadrice du Royaume-Uni a été reçue et la position algérienne affirmée. L’Algérie avait dimensionné l’effort qu’elle pourrait faire si elle était accompagnée pour ses grands chantiers,  le barrage vert, la plantation de 1 milliard d’arbres, l’hydrogène vert. Toute cette stratégie a aussi été exposée à la dizaine d’ambassadeurs qui ont été reçus et qui ont affirmé leur accord pour accompagné l’Algérie dans la mise en place de la transition énergétique. Plus que jamais, nous devons continuer l’effort.

Qu'est-ce qu'une juste part d'énergie ? 
Un nouveau paradigme s’impose et que dans le sillage qui a déconstruit la civilisation telle que nous l’avons connue, il faille inventer une nouvelle façon de vivre, d’abord en réfléchissant à des espaces avec des parties communes pour les utilités (eau, électricité gaz) et même voir dans quelle mesure il ne faut pas réduire la consommation individuelle.
Il faudrait peut-être que l’humanité se prépare à réduire d’une façon drastique son empreinte écologique.
De ce point de vue éthique, au nom d’une justice climatique et énergétique, la distribution équitable des ressources amènerait les pays riches du monde à réduire leur impact écologique pour que les pays à faible revenu puissent avoir un meilleur accès aux ressources jusqu'à ce qu'il y ait convergence. Pour l’histoire, nous avons tous connu le rationnement de nourriture, de bois. L'utilisation planifiée des ressources, le contrôle des prix et le rationnement peuvent tous sembler étrangers à l'économie américaine actuelle de 6 tep/hab/an mais ce sont, en fait, des éléments importants de l'histoire des États-Unis dans les années trente du siècle dernier. Un niveau de vie universel décent pourrait être aussi bas que 500 watts par habitant. l'Agence internationale de l'énergie prévoit 1 300 watts. À l'autre extrémité de l'échelle énergétique, les États-Unis et le Canada consomment plus de 9 000 watts par habitant, 30 fois la consommation d'énergie par habitant.

Conclusion 
Que voulons-nous en définitive pour la planète? À l'échelle de la naissance supposée de la Terre, cinq milliards d'années, l'apparition de l'homme est tardive. 
Très tardive. Sa présence représente 2 à 3 minutes sur une horloge de 24 heures. La Terre a donc fonctionné sans l'homme. Elle s’en remettra après la sixième extinction qui ne serait pas due à un météore, mais à l’homme.
L’énergie est un enjeu citoyen du monde. Comment défendre la sobriété face à ceux dont l’accès à l’énergie est déjà insignifiant faute de moyens ? Les COP ont terminé leur mission maintenant que le diagnostic est fait. Il faut passer aux actes. Il n’y a qu’un gouvernement mondial, un conseil de sécurité de l’Humanité. Il faut sortir de la culture du secret en posant sur la table l’avenir de la planète et définir enfin les conditions d’un débat mondial démocratique et informé, qui associe concrètement tous les humains ; l’objectif étant triple, une justice climatique et énergétique, une énergie verte. Et, par-dessus tout, la conviction que nous sommes tous sur le même bateau Terre que nous devons mener à bon port et faire en sorte que la sixième extinction promise par les collapsologues ne soit plus d’actualité du fait de la vigilance de chacun sous la bienveillance d’un gouvernement des Nations Unies.
Le gouvernement mondial de sages remplacerait les COP et devra, par une pédagogie, expliquer la nécessité de faire accéder l’humain aux biens communs. Nous devrions arriver à faire accepter la nécessité d’un seuil pour les énergies fossiles, l’accès aux énergies renouvelables n’est pas limité.  Les objectifs du millénaire auraient là une excellente application pour leur mise en œuvre.
De plus, nous sommes tous embarqués sur le vaisseau Terre et nous devons, par nos gestes éco-citoyens et non ego-citoyens, participer au respect du bien commun et ne consommer que le juste nécessaire. J'emprunte à Pierre Rabhi la légende du colibri : «Il est dans la forêt, en proie à un incendie. Il s'active, cherche des gouttes d'eau qu'il verse au-dessus des flammes. Un tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : ‘’Tu n'es pas fou ? Ce n'est pas avec des petites gouttes que tu vas éteindre l'incendie.’’ Et le colibri
répond : ‘’Je sais. Mais je fais ma part’’.» Puisse chacun de nous contribuer à faire sa part comme le colibri.
Pour sauver l'humanité, il faut aussi changer de paradigme, la «sobriété heureuse» (Al qana'a) est une réponse puissante au capitalisme. Cette sobriété explore la manière de générer davantage, en réduisant l'avoir. Cet avoir que l'on accumule sans fin et qui permet de tout acheter, sauf l'essentiel : le bonheur. 
C. E. C.

(*) Ancien ministre de l’Enseignement supérieur. Ancien ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables.

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