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Rubrique Culture

Nouméa : voyage d’exil en nouvelle-Calédonie de Samir-Noureddine Derdour Au nom de l’Histoire

Le roman historique Nouméa : voyage d’exil en Nouvelle-Calédonie, du Docteur Samir-Noureddine Derdour, vient de décrocher le second prix «Premier-Novembre» du concours organisé par le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit dans sa 26e édition qui a distingué 13 lauréats de plusieurs wilayas.

Oum-Ennoussour, du romancier Yacine Nouar, a décroché le premier prix de sa catégorie. Le second prix est revenu au roman de Samir-Noureddine Derdour intitulé Nouméa, voyage d'exil en Calédonie.
Cet ouvrage raconte l'exil des Algériens en Nouvelle-Calédonie, prononcé comme alternative des dispositions des conseils de guerre à Oran et Constantine, rendues contre les accusés dans les affaires de la révolution des Ouled Sidi-Cheikh en 1864 ; la révolution du bachaga El-Mokrani et de Cheikh El-Haddad en 1871. La déportation s'étant poursuivie de 1864 à 1921, le nombre d'exilés a atteint plus de 2 000 Algériens ; ils furent placés dans les bagnes puis relâchés pour reconquérir les terres de Bourail.
L’auteur revient chronologiquement sur les premiers convois des exilés algériens en Nouvelle-Calédonie à partir de 1864. Avant leur départ, tous les prisonniers recevaient un numéro de matricule. Plusieurs itinéraires en haute mer et océans ont été empruntés avec des escales pour le ravitaillement. Les voyages se faisaient à bord de voiliers : des clippers équipés de machines à vapeur, spécialement aménagés pour le transport de prisonniers. Ils ont parcouru 16 700 milles nautiques, soit 30 928 kilomètres. Ces voyages duraient entre 140 et 150 jours. Les prisonniers dormaient sur des lits de camp escamotables ; ils étaient une soixantaine regroupés dans des cages, dont certains se laissaient mourir de faim. Les transports de prisonniers étaient classés en trois catégories : transportation (forçats) : 18 convois, 1 822 hommes de 1864 à 1897 ; déportation (politiques) : 11 convois, 180 hommes de 1874 à 1921 et relégations (récidivistes) : 14 convois, 164 hommes de 1888 à 1897. Soit au total 42 convois avec 2 166 hommes, une soixantaine décédèrent au cours du voyage ou à l'arrivée.
Les Algériens ont transporté les noyaux de palmiers dattiers de Biskra et de Ghardaïa, les dattes étant leur seule nourriture pendant le voyage. Ce qui explique la présence des palmiers dattiers à Nessadiou et à Bourail en général. Ils ont semé ces noyaux dans le respect de leurs traditions. Ainsi, fut introduite en terre d’exil la culture du palmier dattier selon les méthodes traditionnelles algériennes de multiplication des rejets et d’irrigation.
Le palmier dattier est ainsi devenu le symbole le plus visible d’une transplantation réussie pendant plusieurs dizaines d’années d’une civilisation arabo-berbère en Nouvelle-Calédonie sur cette terre d’exil. Certains prisonniers sont revenus après la décision d'amnistie en 1880 et 1904. Mais la plupart d'entre eux sont restés après leur mariage avec des Canaques ou des Françaises exilées et de souche, suite à la révolte des communards vers 1874 à Paris.
Pour rappel, la cérémonie de distinction des lauréats a été présidée par le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit Laïd Rebiga à la fin de la semaine écoulée au CIC d'Alger, en présence du président de l'APN, des conseillers du président de la République, à l'instar du moudjahid Abdellatif Allahoum honoré à cette occasion, des membres du gouvernement, des figures de proue de la guerre de libération et plusieurs autres invités d’honneur.
B. Henine
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