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Rubrique Culture

Goya au Musée des beaux-arts Effet miroir sur les souffrances intérieures

Visible jusqu’au 15 décembre au Musée national des beaux-arts d’Alger, l’exposition «Goya, physionomiste» explore l’un des domaines où le maître était un véritable virtuose. 
La passion qu’avait Francesco Goya (1746-1828) pour la physionomie et l’art du portrait est au centre de cette exposition de croquis, d’estampes, de dessins et de reproductions co-organisée par le Musée des beaux-arts et l’Institut Cervantès d’Alger. 
Et pour cause, le peintre espagnol, contemporain de l’Inquisition, n’a cessé d’affûter sa maîtrise de la morphologie et des expressions du visage humain, dont il sublimait, avec une rare maestria, une large palette d’émotions. On se souvient en effet des visages douloureux, hurlants et christiques des suppliciés de Torquemada. Le précurseur de l’art contemporain menait également une recherche perfectionniste sur les réverbérations du mental sur la physionomie et c’est ce travail surtout qui constitue la matière de l’exposition d’Alger. Le salon carré du Musée des beaux-arts, vidé pour l’occasion, abrite donc deux catégories d’œuvres originales ou reproduites par une équipe spécialisée qui a effectué des agrandissements photographiques sur le visage. Il s’agit d’une série marquée par la confusion entre traits humains et animaux pour souligner des reliefs psychologiques particuliers, tels que la haine, la violence, la souffrance, la peur, etc. On y admire les influences multiples, tant théologiques que techniques, qui ont irrigué l’œuvre de Goya : comment établir, à travers la peinture, ce lien subtil entre le corps et l’âme ? Comment le visage peut révéler, parfois trahir, ce que l’esprit et l’intelligence dissimulent ? Au-delà des portraits classiques et réalistes qui dominaient son époque, l’artiste élabore une nouvelle manière d’appréhender la physionomie tout en jouissant d’une grande connaissance des traités théoriques sur la question mais aussi des expériences esthétiques qui ont traversé l’histoire de l’art depuis l’Antiquité. La bête fait incursion dans le visage humain non pas dans une démarche fantasmagorique mais allégorique à telle enseigne que l’introduction des traits bestiaux ne fait pas tache et semble naturellement en harmonie avec le reste. 
La deuxième catégorie aborde, quant à elle, l’incidence tantôt manifeste tantôt subtile des troubles mentaux sur les expressions physiques. Les déséquilibres se révèlent alors par des traits accentués, primitifs et abrupts. La folie, ou tout ce qui s’engouffrait dans ce concept à l’époque, déforme ainsi le visage du personnage et crie à travers ses oscillations toute la souffrance, le malaise, l’agressivité et l’effroi puis les communique au spectateur qui ne manquera pas de s’associer émotionnellement aux suppliciés. 
S. H.

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