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Rubrique Culture

Le livre d’image projeté à Alger Le vieil esthète n’est pas fatigué !

Le dernier film de Jean-Luc Godard Le livre d’image a été projeté lundi soir aux Ateliers sauvages en partenariat avec les Editions Barzakh. Objet cinématographique et sensoriel d’une extrême étrangeté, ce long-métrage subjugue, dérange et comble le regard à l’instar de l’ensemble de l’œuvre du cinéaste. 
Présenté à Cannes en 2018,  Le livre d’image incarne toute l’audace esthétique et philosophique qui a caractérisé la carrière du cinéaste suisse. Il ne s’agit pas d’un film tourné mais bien d’une collecte, d’un montage et d’un mixage d’images et de sons déjà existants : peintures, extraits de films, musique classique, documentaire, actualités, etc. Poème visuel et album sensitif traversant les époques et les gens, Le livre d’image vient prouver, si besoin est, que Jean-Luc Godard peut se permettre toutes les expérimentations avec autant de maestria que d’intelligence. 
Alors, certes, beaucoup de spectateurs s’interrogeront sur ce qu’ils doivent comprendre de cet Ofni (Objet filmique non identifié), quel en est le sens ? Comme beaucoup de ses œuvres, Jean-Luc Godard ne s’adresse pas à la rationalité ni aux habitudes bien rôdées d’un cinéphile classique ; il convoque les sens et invite à se laisser émouvoir et porter par l’enchaînement tantôt frénétique, tantôt langoureux de ces images et à voyager dans le temps en spirale et en poésie. S’il n’y a pas d’histoire à proprement parler,  
Le livre d’image s’articule autour de cinq grands thèmes : le remake, la transformation et la reproduction dans l’histoire de l’art illustrée par un texte d’Antonin Artaud extrait de « Pour en finir avec le jugement de Dieu » et même par des séquences d’anciens films de Godard à l’instar de Les carabiniers. Le deuxième thème est un plongeon dans l’histoire de la Russie à travers l’évocation de Rosa Luxembourg, Anna Karénine, le communisme, etc. Le troisième est une ode aux transports ferroviaires qui deviennent, dans les yeux du cinéaste, la meilleure mise en écho de la technique du montage, laquelle est l’atout maître du film. Le quatrième dialogue avec « L’esprit des lois » de Montesquieu interroge l’histoire de la commune de Paris et l’idée de démocratie. Quant au dernier, il évoque le monde arabe à travers des extraits de film, de la musique et des textes hallucinés. 
Pour tout synopsis, Jean-Luc Godard a encore choisi un poème pour résumer son œuvre : 
«Te souviens-tu encore comment nous entraînions autrefois notre pensée ?
Le plus souvent nous partions d’un rêve…
Nous nous demandions comment dans l’obscurité totale
Peuvent surgir en nous des couleurs d’une telle intensité
D’une voix douce et faible
Disant de grandes choses
D’importantes, étonnantes, de profondes et justes choses
Image et parole
On dirait un mauvais rêve écrit dans une nuit d’orage
Sous les yeux de l’Occident
Les paradis perdus
La guerre est là…»
Sarah  H.

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