L’Opéra d’Alger accueille du 20 au 24 janvier le ballet de Saint-Pétersbourg qui jouera «La belle aux bois dormant» de Marius Petipa sur une musique de Tchaïkovski. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’exclusion de l’orchestre symphonique.
A 2 000 et 3 000 DA le billet, le spectacle-événement à l’affiche de l’Opéra d’Alger jusqu’à vendredi 24 janvier promet une inoubliable expérience aux mélomanes et amoureux du ballet d’autant que La belle aux bois dormant ne sera pas interprétée par n’importe quelle formation. Il s’agit du prestigieux ballet de Saint-Pétersbourg qui vient pour la seconde fois à Alger où il a déjà joué Le lac des cygnes en février 2019.
Or, l’annonce de l’événement a décidé plusieurs musiciens de l’ex-Orchestre symphonique national à dénoncer non seulement leur exclusion des activités de l’Opéra dans lequel l’OSN est pourtant intégré depuis sa dissolution en 2016 mais aussi « l’affront » fait au public qui assistera « sans le savoir » à un spectacle joué sur une musique préenregistrée !
« Le public de l’Opéra d’Alger verra danser le ballet de Saint-Pétersbourg mais écoutera la musique à partir d’un CD », s’indignent ces musiciens. Pour sa part, le directeur de l’opéra M. Noureddine Saoudi s’étonne de la polémique et affirme qu’il n’y a rien d’inhabituel dans cette configuration.
Un des musiciens de l’ex-OSN nous explique : « Depuis notre affectation à l’Opéra, nous n’avons pas été permanisés sous prétexte que le budget est insuffisant alors qu’on sait que celui-ci s’élève à 17 milliards de centimes dont 7 milliards alloué à l’Orchestre, avons-nous appris lors de notre entretien en septembre dernier avec l’ex-ministre de la Culture. On nous fait appel de façon sporadique et nous ne sommes payés que deux à trois mois après la prestation. De plus, l’Orchestre ne figure même pas dans l’organigramme de l’Opéra. Le ballet de Saint-Pétersbourg se produira donc sans orchestre ; il sera accompagné d’une musique diffusée sur CD ! ».
De son côté, le directeur de l’Opéra d’Alger réfute ces propos en bloc : « D’abord, l’Orchestre figure bel et bien dans l’organigramme mais décliné sous trois troupes : l’orchestre pilote, celui des jeunes et la chorale. Pour ce qui est de l’accompagnement musical, il s’agit tout simplement d’une exigence technique du ballet de Saint-Pétersbourg. Il faut savoir qu’un ballet accompagné d’un orchestre demande un temps incompressible de répétition. Or, le temps, nos invités n’en ont pas ! Avant de venir à Alger, ils se sont produits en Corée du Sud et en Norvège et là encore, la musique était préenregistrée. La présence de l’orchestre est indispensable lorsqu’il s’agit d’un opéra mais elle ne l’est pas concernant le ballet .» Et d’ajouter : «L’orchestre de l’Opéra anime au moins un concert par mois. Sa dernière représentation a eu lieu le 12 janvier à l’occasion de Yennayer. Ce n’est pas moi qui décide du programme ; je leur ai demandé de s’organiser et de proposer leur programme afin qu’ils puissent se produire régulièrement sur la scène de l’Opéra d’Alger .»
S. H.
