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Rubrique Culture

«Premier cri» de R. Aloui et N. Mohammedi Un film musical en libre accès

Il a fait sensation lors de son unique projection à Béjaïa en septembre. Le court-métrage musical Premier cri de Rami Aloui et Nadir Mohammedi est disponible sur YouTube pour une plus large diffusion. 

Film indépendant, réalisé par une équipe jeune dont des férus de cinéma et de musique, Premier cri révèle une multitude de talents, toutes disciplines confondues. Ce court-métrage musical d’une durée de 16 minutes brasse large en effet: cinéma, théâtre, musique, chant et chorégraphie. Il affiche également une haute ambition technique puisqu’il est réalisé quasiment en un seul plan-séquence. Dans un texte en arabe dialectal à la fois accessible et recherché, Premier cri tente de résumer le mal-être de la jeunesse algérienne à travers un récit central, celui d’un harrag mort en mer qui raconte d’outre-tombe son destin tragique, mais aussi des narratives secondaires : celle du consommateur de cannabis assommé par la lourdeur du quotidien ; d’une famille souffrant de l’absence de leur fils ; des jeunes annihilés par le chômage et les horizons bouchés, etc. Le leitmotiv est une image spectrale d’un groupe d’hommes vêtus et badigeonnés de blanc, évoquant un cortège de fantômes revenus demander des comptes aux vivants, et surtout aux puissants, en psalmodiant de manière obsessionnelle «ba3ouna» (ils nous ont vendus). Ils portent notamment la voix de ce personnage noyé dont on assiste au supplice dans une scène émouvante et chargée. Ce dernier s’adresse notamment à sa mère pour lui expliquer, dans un poème cinglant, les raisons pour lesquelles il a pris la décision de risquer sa vie en Méditerranée, moins pour jouir d’un hypothétique bonheur de l’autre côté que pour fuir d’insupportables humiliations quotidiennes. Rami Aloui et Nadir Mohammedi esquissent une mosaïque de profils et de portraits qui, même si elle n’échappe pas à quelques lieux communs, demeure percutante de par sa force visuelle, sa maîtrise technique et son esthétique recherchée, tant sur le plan cinématographique que musical. En effet, les réalisateurs parviennent à tisser une dramaturgie en dehors des sentiers battus, convertissent les dialogues en chanson et créent un équilibre remarquable entre cinéma et musique, ce qui leur permet d’éviter le piège du clip. On regrettera, certes, le sentimentalisme exacerbé et le discours direct émaillant le texte, lesquels se trouvent, néanmoins, atténués par la subtilité et l’aspect allégorique de l’image. Ce premier cri augure, en tout cas, une expérience singulière qui ne manquera pas de se bonifier avec le temps.
S. H.

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