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Rubrique Kiosque arabe

Ailleurs, c’est parfois pire !

Quand j’entends certains de mes concitoyens voler aujourd’hui au secours de la Constitution, alors qu’ils sont restés sourds à ses appels lorsqu’elle criait au viol, je reste assez méfiant. Je le suis d’autant plus que ces constitutionnalistes enragés prennent le relais, pour ne pas dire suivent, de certains des violeurs ou complices les plus connus. Il faut, sans doute, rappeler, au passage, que la Constitution est du genre féminin, et qu’elle est donc susceptible de subir des viols, surtout dans un pays tel que le nôtre. On sait ce que doit la femme à l’Islam, mais on est assez vague et silencieux sur ce que la femme a perdu, à cause des musulmans ou à cause de leur lecture très particulière de l’Islam. Et quand l’Islam n’offre pas suffisamment de verrous pour la contraindre, on s’en remet aux traditions ancestrales qui font généralement bon commerce avec la religion. En vertu de la même loi du genre, le Conseil constitutionnel n’a donc vu aucun mal dans les coups de force successifs opérés contre la Constitution, puisque c’est sa «féminité» qui la prédispose. Pour l’ancien Président et sa smala, avoir un conseil de surveillance de la Constitution, c’est comme avoir une matrone, avec la haute main sur le harem et sur ses eunuques.
Tout ce préambule pour vous dire que ça ne se passe pas forcément comme ça dans le meilleur des mondes arabes, même si la plupart des facteurs de réussite de tels viols sont réunis. Titre très évocateur relevé dans le quotidien koweïtien Al-Qabas d’hier «Ce ne sont pas les Constitutions qui assurent la vitalité d’un peuple mais leur application». Pour l’auteur de l’article, la loi fondamentale a besoin surtout de «magistrats constitutionnels indépendants» qui en assurent le progrès et la continuité. S’il n’y a pas un minimum de ces garanties pour le respect des dispositions constitutionnelles, le texte ne pourra qu’être sujet à toutes les manipulations, voire vidé de son contenu. Un type d’article que Bouteflika a dû lire certainement avant de mettre en place le conseil appelé à superviser et à faciliter les attouchements et les viols multiples. Ajoutons à cela qu’en ce qui concerne la loi fondamentale en Algérie, le maître mot du régime a toujours été : «la Constitution, ce n’est pas le Coran !» Vous pouvez éventuellement comprendre que le Coran, c’est sacré on n’y touche pas, ou bien vous résigner à accepter que votre Constitution fasse l’objet de toutes les manipulations.
D’où le succès d’estime remporté jadis par le slogan du FIS qui proclamait «Ni charte, ni Constitution, Dieu a dit, le Prophète a dit», ponctué par le préambule récurrent de la Shahada. C’est juste le lieu de rappeler ici que dans ce préambule, il était question de «combattre, pour qu’il n’y ait pas d’autre dieu que Dieu», et que c’est ce «combat» qui a généré le terrorisme. Il s’agit du terrorisme islamiste qui nous a été imposé par les tenants de l’Islam politique, enrobé parfois de «badissisme» lointain, et expurgé des références pro-françaises. C’est ce terrorisme-là que certains pays du Golfe s’évertuent à protéger, contre toute attente, et à fournir asile et assistance à ses assassins vaincus en Syrie. Selon Al-Qabas, le retour au Koweït de certains tueurs de Daesh et les récits de leurs crimes passent mal aux yeux de certains citoyens qui ne manquent pas de faire des comparaisons. Le journal évoque le cas récent du terroriste britannique Jack Letts, dit «Djhady Jack», prisonnier en Syrie et déchu de sa nationalité par son gouvernement. Le quotidien note que cette décision a provoqué une mini-crise diplomatique entre Londres et Ottawa, parce que l’intéressé est aussi canadien, et c’est le Canada qui hérite de son cas.
Al-Qabas se demande pourquoi en comparaison avec la Grande-Bretagne, le gouvernement koweïtien agit aussi mollement avec ses citoyens qui se sont engagés avec Daesh. Les «daéshiens» du Koweït sont de notoriété publique, et ils lancent leurs slogans de Daesh à la face de tous, et sans craindre d’être poursuivis et sanctionnés, note l’auteur de l’article. Nous avons même entendu l’un d’eux raconter devant un public enthousiaste et sous les applaudissements comment il a égorgé, de part en part, un citoyen syrien et ses enfants. Après cela, il est revenu enseigner dans son ancienne école, sans autres formes, et nous avons même entendu un responsable annoncer en avoir terminé avec les séances de déradicalisation. Bien plus encore, ce responsable habillé aux normes daéshiennes a ajouté qu’il était question d’organiser un pèlerinage, financé par le gouvernement, pour les daéshiens de Syrie. Quoi de plus absurde qu’une telle initiative ? Vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre que ces terroristes ont une nationalité étrangère, en plus de celle du Koweït où on ne les voit que lors des échéances électorales. Ils viennent alors se pavaner chez nous et faire campagne pour leurs semblables, députés au Parlement, et c’est sans doute grâce à ces derniers qu’ils ne sont pas déchus de la nationalité koweïtienne», conclut Al-Qabas.
Vous voyez qu’ailleurs, c’est parfois pire !
A. H.
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