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Rubrique Kiosque arabe

Sanctuaires interdits de confinement

Le coronavirus ne fait pas peur à tout le monde en même temps et ne provoque pas les mêmes réactions, selon les pays où des cas ont été diagnostiqués et traités suivant les normes en vigueur. Ceux qui ont pu voir des images de la manifestation du 55e vendredi du Hirak, diffusées par des particuliers ou de rares chaînes privées plus ou moins bien intentionnées, ont pu le constater. On a même vu des banderoles faisant référence au coronavirus et le présentant comme un danger moindre par rapport à la « Issaba », la bande, dont il est question depuis le 22 février 2019. On sait désormais que le mot « Issaba » n’a pas la même signification et ne désigne pas les mêmes personnes, selon le côté qui l’emploie et selon qui agite la banderole ou fait mine de l’ignorer. Toujours est-il que vendredi dernier, on a pu voir le spectacle irréel de manifestants, dont des célébrités anciennes et récentes, se saluer et se congratuler, en dépit des recommandations d’usage. Recommandations auxquelles seul le service d’ordre, en uniforme, semble s’être conformé, ce qui a certainement contribué à faire ressortir davantage le caractère insolite du spectacle. Ajoutez à ceci la jonction des groupes de lève-tôt, présents dès les premières heures de la matinée sur le parcours des cortèges, avec le gros de manifestants sortis des mosquées, et vous pourrez douter. Ou bien crier au miracle.
C’est le cas des Iraniens qui pensent, à l’instar de beaucoup de musulmans sunnites, que certains sites et sanctuaires religieux ne peuvent pas être une source de contamination, bien au contraire. Pourquoi le coronavirus s’est répandu plus rapidement en Iran qu’ailleurs dans d’autres pays pourtant plus exposés par leur proximité géographique ou par le trafic aérien avec la Chine ? Selon notre confrère koweïtien Fakher Soltane, la cause de la progression du coronavirus tient essentiellement aux vertus curatives que prêtent les croyants à certains hauts lieux de l’Islam. Il rapporte dans le journal électronique Shaffaf que le chef des services de renseignement des Gardiens de la révolution, Hocine Taïb, s’est opposé au confinement de la ville de Qom, atteinte par le virus. Alors que le ministère de la Santé recommandait, lors d’une réunion du Conseil national de sécurité, la mise en quarantaine de la ville de Qom, ce haut responsable s’y est violemment opposé. Il a argué que cette ville, à laquelle trois des huit portes du paradis sont réservées, selon la croyance chiite, est « l’honneur de l’Islam », et que son confinement serait exploité par les États-Unis. Le journaliste rapporte également que c’est le même haut responsable qui a caché, pour des motifs uniquement religieux, l’apparition et la progression du coronavirus dans la ville de Qom. 
Qu’on s’en inquiète ou pas, qu’on le tienne pour phénomène négligeable ou qu’on le traite comme péril en la demeure, le coronavirus est bien là, même s’il fait moins de morts qu’à Idlib. C’est le dernier bastion que les terroristes islamistes du groupe Al-Nosra et d’autres milices étrangères tiennent grâce à l’appui de l’armée turque, face à l’offensive de l’armée syrienne. La Russie, qui soutient Bachar Al-Assad, est en passe de réussir un coup de maître, avec l’accord de cessez-le-feu, en vigueur depuis jeudi dernier, suite au sommet Poutine-Erdogan. C’est du moins l’opinion de l’ancien patron du quotidien londonien Al-Quds, Abdelbari Atwane, qui a cédé son titre au Qatar, avant de créer un nouveau journal Raï Al-Youm. Dans son analyse de l’accord entre la Russie et la Turquie, l’éditorialiste estime que Bachar Al-Assad a bien raison de féliciter Poutine d’avoir obtenu un accord, dont il est le principal bénéficiaire. Parce que, dit-il, la Turquie s’engage, aux termes de cet accord, à respecter l’indépendance et l’intégrité territoriale de la « République arabe syrienne ». Poutine a insisté sur cette appellation qu’Erdogan devra faire sienne, alors qu’auparavant, il utilisait toujours les termes de « régime » syrien, lorsqu’il parlait de la Syrie. 
Les deux pays (Russie et Turquie) s’engagent aussi à combattre le terrorisme et toutes les organisations terroristes, telles qu’identifiées par le Conseil de sécurité de l’ONU et sans exclure Al-Nosra. Sur ce point, Poutine n’a fait aucune concession sur la nécessité d’éliminer les organisations terroristes, en tête desquelles le front Al-Nosra, récemment rebaptisé Front de libération de la Syrie. Les deux parties ont convenu également qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise et que la seule solution proviendra d’une démarche politique conduite et exécutée par les Syriens eux-mêmes, avec le soutien de l’ONU. Ce qui signifie un retour à l’accord de Sotchi, conclu en octobre dernier entre Poutine et Erdogan, et que la Turquie n’a toujours pas respecté. Abdelbari Atwane note encore que les modalités du cessez-le-feu arrêtées entre la Russie et la Turquie consacrent la souveraineté de la Syrie et la liberté de circulation sur la route Damas-Alep. Il relève, enfin, un élément dont ne parle pas l’accord et qui n’est évoqué nulle part dans les médias, à savoir la participation des éléments du Hezbollah à la bataille qui se déroule à Idlib. Or, précise-t-il, les combattants du Hezbollah ont pris une part décisive, aux côtés de l’armée syrienne, à la bataille pour la reconquête de Saraqib et la sécurisation de l’axe Damas-Alep.
Les troupes du Hezbollah ont surtout joué un rôle axial dans les combats de nuit autour et dans la ville de Saraqib, et elles ont subi de lourdes pertes, mais Hassan Nasrallah n’en parle nulle part, ajoute-t-il. Il est vrai qu’avant d’être territorialement libanais, le Hezbollah est d’abord iranien, et dans le contexte actuel, Erdogan a plutôt des sympathies pour l’Iran, avec qui il partage la haine des Kurdes. Sinon pourquoi interviendrait-il en Syrie, si ce n’est pour éliminer les derniers obstacles sur le chemin de son califat ?   
A. H.

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