Le chevalier Dominique de Villepin

«Ils» ont tout essayé mais il est resté droit dans ses bottes. «Ils», ce sont ceux que vous savez. Et «il», c’est Dominique de Villepin. Ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, ancien Premier ministre, il est resté fidèle à l’équidistance gaullienne par rapport aux grandes puissances. Et il n’hésite pas à dire leurs quatre vérités aux États-Unis et à Israël. Il l’avait déjà fait à l’ONU lorsque la France de Jacques Chirac avait refusé la laisse étasunienne lors de l’invasion de l’Irak. Il continue aujourd’hui à afficher sa liberté d’opinion.
Ses positions sages et argumentées sur l’attaque du Hamas du 7 octobre et l’épuration israélienne à Ghaza déstabilisent le consensus médiatique et politique qui, en France, voudrait réduire l’essence et l’évolution du conflit à l’attaque en question. Dominique de Villepin répète à l’envi qu’il faut voir plus loin que l’attaque de barbares contre une démocratie. L’assaut sanglant du 7 octobre s’inscrit dans une succession de faits qui ont entravé le processus de paix depuis 75 ans, Israël ne voulant pas la paix.
Dominique de Villepin n’a de cesse de rappeler que le conflit vient de loin et que la souffrance des Palestiniens ne date pas d’hier, pas plus que les méfaits d’Israël. Alors, les inquisiteurs qui jouent les journalistes essayent de le culpabiliser en tentant de le faire passer pour un antisémite quitte, comme l’a fait une télé, à bidouiller ses propos. Mais il fait face. «Tous les raisonnements ne mènent pas à l’antisémitisme», rétorque-t-il.
Il ne se laisse pas intimider par de tels arguments qui se voudraient imparables. Puis, d’autres journalistes font, comme on dit chez nous, «les vieilles qui capturent un voleur». Ils tentent de le faire passer pour un «vendu» au Qatar, ce qui aurait pour conséquence de le priver de sa liberté de pensée. Outre que le Qatar n’est pas loin de défendre les intérêts israéliens, l’ex-Premier ministre n’a aucun lien avec l’émirat. Il a reçu un prix littéraire en provenance de ce pays et «comme tous les autres prix, il l’a reversé à une fondation».
À l’heure actuelle, «ils» cherchent encore...
A. T.