C’est un phénomène de plus en plus courant : la roue de secours a tendance à disparaître des voitures neuves, même si, en Algérie, elle demeure largement utilisée et proposée par les constructeurs en raison de la spécificité de la configuration routière du pays.
La disparition de la roue de secours découle de statistiques établies dans plusieurs régions du monde et selon lesquelles, les crevaisons se font de plus en plus rares.
En effet, on apprend ainsi qu’un automobiliste européen rencontre une crevaison tous les 70 000 km en moyenne, soit une fois tous les 7 ans. Une performance qui s’explique naturellement par l’état presque parfait du réseau routier et majoritairement bien entretenu. De même qu’il faudra ajouter les progrès réalisés dans la qualité des pneumatiques d’aujourd’hui, qui font que crever un pneu de sa voiture est un évènement désormais plutôt rarissime.
Que dire alors de l’Algérie où l’état général des routes et même des autoroutes est loin d’être aux normes internationales. Il nous arrive souvent de relever l’arrêt en bordure des voies rapides d’automobilistes en train de changer une roue crevée. Mais plus généralement, et en l’absence de statistiques locales, on peut avancer, sur la base d’expériences diverses, que la moyenne pour notre pays pourrait être de l’ordre de 4 années.
À la survenue d’une crevaison, posséder une roue de secours dans son coffre est plutôt pratique, mais malheureusement, cet équipement se fait de moins en moins disponible. Il est, la plupart du temps, remplacé par un kit de réparation comprenant un compresseur et une cartouche de produit anti-crevaison.
La suppression de la roue de secours obéirait à plusieurs facteurs. C’est d’abord un aspect économique, supprimer une roue de secours ainsi que son kit d’outils (comprenant un cric ainsi qu’une clé de démontage), c’est économiser quelques centaines de dollars ou d’euros pour le constructeur, qui n’hésite désormais plus à les facturer en option au client !
La seconde raison est, quant à elle, d’ordre écologique, ou plus précisément, elle répond à l’actuelle tendance à la chasse au CO2.
En effet, la roue de secours peut peser entre 10 et 20 kg selon ses dimensions. La suppression de celle-ci permet alors d’économiser ce poids dans la voiture, et ainsi afficher des émissions de CO2 plus basses.
Ainsi, la disparition de la roue de secours permet aux constructeurs d’économiser et parfois même de gagner de l’argent, tout en affichant de meilleures performances en termes d’émissions polluantes. C’est également pour eux l’occasion de compter ce précieux espace gagné dans le coffre, afin d’afficher sur leurs fiches techniques un plus grand volume de chargement.
Pour certains, ce seraient des calculs d’épicier, mais rapporté à des volumes de production importants, cela se traduit par des gains tout aussi substantiels.
L. S. A.
