Groupe sanguin, hépatite B, hépatite C, maladies sexuellement transmissibles, un bilan prénuptial est demandé aux couples désirant convoler en justes noces avant l’établissement de l’acte de mariage. Ces examens visent à prévenir la transmission du mal, aussi bien pour les conjoints eux-mêmes que pour leur descendance.
Dr Naïma Benhabilès, médecin généraliste au centre de santé du Télemly, affirme recevoir de nombreux jeunes couples qui effectuent cette démarche avant l’établissement de l’acte de mariage. «Ils viennent en consultation pour se faire établir une ordonnance en vue d’effectuer des examens de groupage sanguin, hépatite B, hépatite C, syphilis et HIV. Ce bilan prénuptial vise à rassurer les conjoints sur la bonne santé de leur partenaire et de prendre les mesures nécessaires, en toute connaissance de cause, en cas de maladie détectée.» Est-ce que tous les couples se soumettent à cette batterie d’examens ? Si oui, quelle importance y accordent-ils ? Témoignages.
Sarah, 28 ans
«Je me suis mariée récemment. Mon mari et moi avons effectué toutes les analyses afin de verser l’imprimé dans le dossier de l’acte de mariage, tel que réclamé par la commune de notre lieu de mariage. Loin de me rebuter, ces examens m’ont au contraire réconfortée. Il est important, avant de fonder une famille, de savoir si son conjoint ne traîne pas de graves maladies. Cela est valable aussi bien pour la femme que pour l’homme. Imaginez un conjoint atteint du sida qu’il aurait dissimulé à sa femme. C’est juste une catastrophe à cause des conséquences que cela pourrait entraîner sur la santé de l’épouse et des bébés à naître. Le bilan de santé est un gage d’honnêteté. Il est indispensable pour construire une relation sur des bases solides.»
Feriel, 34 ans
Je ne suis pas encore mariée, mais je tiens à témoigner du cas de ma cousine.
Elle avait, avant son mariage, fait son examen prénuptial. Son fiancé avait la flemme d’aller au laboratoire pour y subir les examens requis. Comme il avait une connaissance à la mairie, l’acte de mariage a été scellé sans le bilan prénuptial. Après le mariage, la santé de ma cousine a commencé à se détériorer. Elle a eu pleins de problèmes. Enceinte de son bébé, elle a fait une fausse couche. Finalement, les médecins ont découvert qu’elle avait chopé une MST — maladie sexuellement transmissible. Cela ne pouvait venir que de son époux.
La relation du couple s’est envenimée, le mari refusant de reconnaître que le problème venait de lui. Le divorce a été prononcé. Ma cousine est retournée chez elle, avec une santé fragile comme ‘‘cadeau’’.»
Hasna, 57 ans
«Lorsque je me suis mariée, il y a 36 ans, l’examen prénuptial n’existait pas. Aujourd’hui, les nouveaux couples ont l’obligation de s’y soumettre. Je trouve que c’est très bien. J’ai entendu tellement d’histoires de stérilité et de contamination de VIH ou d’autres maladies sexuellement transmissibles ! La fille de ma voisine a annulé son mariage en découvrant que son fiancé avait le sida. Lui-même n’en avait aucune idée. Ce check-up prénuptial peut révéler des maladies que le couple lui-même ignore. Et peut-être même, éviter la transmission de maladies héréditaires et de malformations handicapantes pour les bébés à naître.»
Bouzid, 38 ans
«Pris par les préparatifs de la cérémonie de mariage, ni moi ni mon épouse n’avons effectué d’examen avant notre mariage.
Mariés depuis 5 ans, nous avons deux enfants. Vous savez, dans notre pays, il suffit d’avoir une connaissance à la mairie pour établir l’acte de mariage sans avoir besoin de ce papelard ! C’est utile lorsqu’on est pris par le temps !»
Le bilan prénuptial est obligatoire pour les couples sur le point de contracter une union. Cependant, certains contournent ce dispositif au risque de découvrir de mauvaises surprises en cours de route.Ce contrôle médical vise à rassurer les conjoints sur leur santé respective et de prévenir des complications à leur progéniture. Un geste préventif à prendre très au sérieux.
