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Rubrique Le Soirmagazine

Eclairage/Docteur Zerouala Mohamed-Tahar, essayiste, au soirmagazine : Quand le diabétique s’obstine à jeûner

C’est à l’occasion du Ramadhan que le médecin est confronté à une situation assez particulière et qui se renouvelle chaque année. Son patient doit-il jeûner ou non? Le jeûne chez le diabétique comprend des risques. Le risque majeur est l’hypoglycémie. C’est la quantité insuffisante de sucre dans le sang qui peut conduire à un coma.  

prévalence, terme utilisé par le corps médical pour désigner le nombre de cas d’une maladie dans une population donnée, qui concerne aussi bien les nouveaux cas que les anciens,  s’applique au sujet qui va être exposé qu’est celui du diabète. 
Les statistiques algériennes donnent le chiffre de près de 4 millions de diabétiques dans notre pays, sans compter ceux qui s’ignorent et qui n’ont pas été diagnostiqués. Le nombre d’insulino-dépendants est de l’ordre de 300 000. Ces chiffres iront à la hausse si des mesures de prévention drastiques ne sont pas prises en charge aussi bien par les pouvoirs publics que par les citoyens eux-mêmes qui doivent gérer correctement leur comportement alimentaire.

Le diabète est-il une fatalité ?
L’on sait maintenant que plusieurs facteurs concourent à l’installation d’un diabète chez «monsieur-tout-le-monde», pour peu que ce dernier s’adonne à une alimentation «riche» et anarchique et se complaît dans une sédentarité qui correspond à une activité physique faible ou nulle. Le diabète est considéré comme un problème sérieux de santé publique.  Les chiffres donnés ne sont pas, en fait, fiables. Il va falloir reconsidérer les statistiques pour une prise en charge correcte des patients, sans pénurie. Les médicaments coûtent cher  et, fort heureusement, ils sont pris en charge par la Sécurité sociale à cent pour cent, mais la facture est «salée». Si le nombre de cas continue à s’élever inexorablement, arriverions-nous dans un avenir proche à prendre en charge les patients comme maintenant ? Aurions-nous suffisamment de moyens? Il ne s’agit pas d’équilibrer seulement un diabétique, mais d’assumer ses nombreuses potentielles complications. Celles-ci vont du petit bouton sur la peau qui met du temps à cicatriser à la gangrène des membres qui nécessite malheureusement parfois une amputation. 
Dans les pays développés, où il y a une prise de conscience de la population, les orthopédistes vous diront que les amputations sont  rares. Il faut signaler que les complications ne sont pas dues seulement aux écarts alimentaires, mais aussi à une hygiène corporelle précaire. Le port de claquettes dans la rue expose aux infections les pieds du patient qui récoltent toutes les poussières et les saletés de l’environnement. Restons dans les complications. Elles sont souvent causées par une indiscipline du diabétique qui ne respecte pas les consignes alimentaires. Il est vrai que des complications apparaissent chez un diabétique soucieux de son régime alimentaire, mais ces cas sont relativement rares ou surviennent dans les diabètes familiaux.
C’est à l’occasion du Ramadhan que le médecin est confronté à une situation assez particulière et qui se renouvelle chaque année. Son patient doit-il jeûner ou non? Le jeûne chez le diabétique comprend des risques. Le risque majeur est l’hypoglycémie.
C’est la quantité insuffisante de sucre dans le sang qui peut conduire à un coma.
- Il peut s’agir d’hyperglycémie, en rapport avec un apport alimentaire élevé ou une réduction inadaptée du traitement antidiabétique.
- L’acidocétose, que les médecins connaissent bien et que les malades ignorent souvent, et qui survient chez le diabétique sous insuline. Dans ce cas, les doses d’insuline sont insuffisantes. C’est la fatigue, les nausées, les troubles respiratoires et le coma.
- Déshydratation et obstruction vasculaire qu’on appelle thrombose. La faible consommation de liquides entraîne une déshydratation et, éventuellement, la formation de caillot de sang qui peut obstruer un vaisseau.

Les contre-indications strictes qui déconseillent le jeûne 
- Diabète instable : hypoglycémies et hyperglycémies fréquentes.
- Diabète compliqué d’une insuffisance rénale, d’une rétinopathie, d’une insuffisance cardiaque, d’un infarctus du myocarde, d’une maladie fébrile, de troubles digestifs à type de diarrhées qui peut aboutir à de la déshydratation.
- Le jeûne chez la femme enceinte qui présente un diabète gestationnel (qui survient pendant la grossesse) est strictement contre-indiqué. Il y a risque pour la mère et l’enfant.
- Diabète chez un patient qui reçoit de nombreux médicaments étalés dans la journée.
- Diabète chez le sujet âgé.
Certains diabétiques peuvent jeûner sous conditions :
- éliminer toute contre-indication médicale formelle.
- Adapter le traitement médical antidiabétique au jeûne
- Le contrôle de la glycémie se fait à jeun, l’après-midi vers 17 heures et évidemment 2 heures après le f’tour.
- le contrôle de la glycémie doit s’effectuer en cas de malaise.
Si la glycémie descend en dessous de 0,60 g/l ou au-dessus de 2,50 g/l, il faut interrompre le jeûne.

Le jeûneur doit continuer à observer les consignes relatives à son alimentation
Les écarts alimentaires sont dangereux pour sa santé. L’insulino-dépendant ne doit pas jeûner car il est soumis à plusieurs injections d’insuline tout au long de la journée.
Assumer son diabète est difficile. Quand on prend conscience des complications, on devient sage.
Régime alimentaire adéquat et exercice physique sont notre lot permanent à  nous tous. Nous sommes tous des diabétiques potentiels. Traiter un diabétique revient très cher à la société, car il faut l’équilibrer et soigner ses complications qui vont des petits soins à l’hémodialyse. 
Changeons de comportements alimentaires et pratiquons du sport.

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