De Tunis, Mohamed Kettou
Quatre condamnations à mort, deux à la prison à perpétuité et d'autres allant de deux à 120 ans de prison. Cinq accusés ont été acquittés.
Avec ce premier verdict, la justice a fini par se prononcer sur l'assassinat, il y plus de dix ans, du militant Choukri Belaïd.
Tous les responsables (présidents ou chefs de gouvernement) qui ont gouverné le pays durant la dernière décennie étaient incapables de pousser la justice à juger les accusés.
Cependant, la détermination du Président Kaïs Saïed à clore ce dossier a fait bouger les juges chargés de traiter l'affaire. Ainsi, la reprise du traitement de cette affaire a eu lieu le 6 février dernier avec le sérieux qui avait manqué à la justice depuis 11 ans.
Aux yeux des autorités, la clôture de cette affaire est si importante que l'annonce du verdict a eu lieu à travers un point de presse auquel ont été invitées à assister la presse nationale et la presse arabe accréditée à Tunis. Les accusés étaient au nombre de 23 dont six en liberté.
Choukri Belaïd a été assassiné le 6 février 2013 à la sortie de son domicile dans un quartier de Tunis. Il était connu pour sa virulence face au parti islamique Ennahdha qui, à l'époque, gouvernait le pays.
Pour le frère de la victime, le combat vient de commencer. Car, dit-il, c'est Rached Ghannouchi qui a donné l'ordre de tuer Choukri Belaïd.
En face, le mouvement islamiste Ennahdha voit dans le verdict l'innocence des islamistes visés de toutes parts d'être à l'origine de l'assassinat. A ce propos, le mouvement a publié un large commentaire pour se mettre à l'abri.
M. K.
