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Rubrique Monde

Bras de fer franco-algérien dans le Sahel

Tout laisse penser que les derniers événements dans la région sahélo-saharienne ne vont pas connaître une quelconque accalmie. Après le Mali, la Guinée, c’est le pays de Thomas Sankara, le Burkina Faso, qui se révolte à son tour contre l’emprise néocoloniale de la France. Visiblement, le sursaut malien sous l’instigation du groupe d’officiers de Assimi Goïta fait des émules. Une fois de plus, l’on assiste à une remise en cause d’un ordre désormais désuet, appartenant à une époque révolue. Le «sentiment anti-français» tant mis en avant par l’ancienne puissance coloniale gagne de plus en plus les populations exaspérées par l’impasse dans laquelle leur pays se retrouve poussé. Cela d’autant plus que le sous-développement, la pauvreté et la misère dépassent les capacités des gouvernants à proposer des solutions. Ajoutez à cela les statistiques effarantes des morts du fait de l’insécurité alimentée par le terrorisme, les cartels de drogue et autres trafics. L’assassinat du Président Idriss Débi, le «maréchal à vie», en avril de l’année dernière, a semé la panique chez ses parrains qui ont vite fait d’ailleurs de mettre son jeune fils à la tête du Tchad dont la capitale N’Djaména abrite une importante base militaire française. Le pays échappera-t-il pour longtemps aux insurrections populaires africaines pour ne pas dire les «printemps africains» ? Sous couvert de la lutte contre le terrorisme islamique, l’objectif de la perpétuation du règne néocolonial saute aux yeux. Il n’est pas surprenant que les démarches visant à coordonner les forces des pays de la région, dont l’Algérie, soient carrément sabotées par la France comme dans le cas du Cedoc (Comité d’états-majors opérationnels conjoints regroupant Algérie, Niger, Mali Mauritanie). Le G5-Sahel qui regroupe cinq pays de la région (Tchad, Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso), parrainé par les soldats français de l’ex-force Barkhane (France), a rencontré l’échec. Par opposition, l’Algérie tient à se protéger dans toute cette zone frontalière. Bien plus, sa démarche rencontre un écho favorable auprès de ses voisins qui considèrent que l’intervention militaire française et par extension occidentale n’a fait qu’empirer une situation humanitaire devenue intenable pour des populations qui subissent de plein fouet les attaques terroristes. Les rencontres d’Alger appuyées d’initiatives diplomatiques posent problèmes à l’Elysée qui accuse, fait nouveau, l’Algérie d’imposer son influence dans la région. De ce fait, tous les coups sont permis pour les experts en stratégie française, cela va du chantage aux visas aux tentatives de réduction de notre histoire millénaire. Entre autres ripostes : l’interdiction du survol de l’espace aérien algérien aux avions militaires français. Qui l’aurait cru ! Dans son combat d’arrière-garde, la France néocoloniale n’arrive pas à se défaire de sa conception d’un monde qui n’est plus en cours. A défaut de proposer des projets «Win-Win», cette France-là court le risque évident d’être boutée hors de toutes ses anciennes colonies. Ce ne seront pas les quelques suppôts corrompus dans ces pays qui pourront constituer une alternative. Quelles que soient les alliances de l’heure, il ne faut pas s’étonner de la volonté de l’Algérie de porter la lutte contre les résidus du colonialisme dans une démarche solidaire avec les pays sahélo-sahariens. Dernière initiative, l’Algérie passe outre l’embargo imposé par la Cédéao, sous influence, au Mali.
Brahim Taouchichet

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