Une démonstration de force. À l’occasion de la « journée des forces armées », l’armée birmane a fait défiler, hier samedi 27 mars, un impressionnant arsenal dans la capitale, Naypyidaw, tandis que, dans plusieurs villes du pays, de nouvelles manifestations étaient durement réprimées.
Au moins 24 personnes ont été tuées, selon l’AFP, qui rapporte que neuf personnes ont été tuées dans la région centrale de Mandalay, six à Rangoun, la capitale économique, trois dans le nord de l’État de Shan (dans l’est), et une dans l’ancienne ville de Pagan. Selon les médias locaux, le bilan serait bien plus élevé.
Aux premières heures du jour, des milliers de soldats, des chars, des missiles et des hélicoptères se sont succédé sur une immense esplanade où étaient réunis un parterre de généraux et leurs invités, parmi lesquels des délégations russe et chinoise. Ei Thinzar Maung, l’une des figures des manifestations anti-coup d’État, a exhorté la population à sortir dans la rue. Les capitales occidentales, à leur tête les États-Unis, montent au créneau pour condamner la répression, en même temps qu’elles ont décidé de sanctions économiques.
Selon un groupe de défense de prisonniers politiques, 320 personnes ont trouvé la mort dans les troubles depuis le coup d’État militaire du 1er février, et plus de trois mille ont été arrêtées. Vendredi, la tristement célèbre prison d’Insein à Rangoun a libéré 322 personnes détenues à la suite de manifestations, qui s’ajoutent aux plus de 600 libérées plus tôt dans la semaine.
R. I.
