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Rubrique Monde

Tunisie L'étau se resserre autour du parti Ennahdha

De Tunis, Mohamed Kettou
Le parti islamiste «Ennahdha» n'est plus aussi intouchable qu'il l'était. Ses principaux dirigeants sont, désormais, une cible privilégiée de la justice qui, après plusieurs années de mutisme, a déterré le dossier du terrorisme.
Dans ce contexte, tous les suspects ont comparu, mercredi, devant le parquet du pôle judiciaire antiterroriste. Les plus en vue, Rached Ghannouchi, président du parti et son adjoint, Ali Laarayedh (ancien ministre de l'intérieur et chef de gouvernement) avaient subi, lundi et mardi derniers, des interrogatoires conduits par l'unité de lutte contre ce phénomène.
Le premier à être entendu était le numéro Deux du parti, Ali Laarayedh. Les interrogatoires qu'il a subis s'inscrivent dans le cadre de l'affaire de l'envoi de milliers de jeunes tunisiens dans les zones de tensions au lendemain de la «révolution» de janvier 2011. Les deux cadors d'Ennahdha, Rached Ghannouchi et Ali Laarayedh ont vu l'étau se resserrer, sérieusement, autour d'eux depuis l'arrestation de certains autres partisans suspectés d'avoir une main dans cette affaire.
Comme il fallait s'y attendre, des militants nahdhaouis et d'autres anti-Saïed ont dénoncé un procès «politique» ciblant les militants et, surtout, les têtes du parti islamiste.
Toujours dans le cadre de cette affaire, on relève l'arrestation de l'homme d'affaires et propriétaire de la compagnie aérienne, Syphax, accusé d'avoir facilité le transport des djihadistes vers les lieux de conflit en complicité avec des responsables du parti islamiste et d'agents sécuritaires.
Cependant, selon certaines sources, les témoignages faits par des éléments de «ansar charia» n'ont fait qu'accabler Rached Ghannouchi et Ali Laarayedh désignés comme principaux responsables de la formation qu'ils ont reçue avant leur envoi dans les zones de conflits ou dans les montagnes tunisiennes comme renforts aux terroristes qui y campaient. Les commentaires foisonnent. Pour les nahdhaouis, le dossier est vide et ne contient aucune preuve accablante. Ils ajoutent que l'objectif du gouvernement est de faire taire toutes les voix qui s'élèvent pour dénoncer le coup du 25 Juillet 2021.
Pour l'avocat Samir Dilou (ancien ministre nadhaoui), la liste ne s'arrête pas là et d'autres personnalités du parti islamiste seront convoquées dans le cadre de cette affaire.
Devant le siège du pôle antiterrorisme, un sit-in a été observé par les parents des jeunes, encore, emprisonnés dans les geôles syriennes, irakiennes, libyennes, voire italiennes.
À souligner que ce dossier a été déterré suite aux multiples appels lancés par le président Kaïs Saïed pour que la justice engage des poursuites contre tout suspect de soutien au terrorisme et à la corruption.
C'est, aussi, suite à une plainte déposée, en 2021, par l'ex-députée Mme Mseddi au tribunal militaire qui a transmis l'affaire à l'unité de lutte contre le terrorisme.
Que sera l'impact de ce procès et de l'actuelle crise politique (encore une) sur les prochaines législatives prévues pour le 17 décembre ? Le scrutin serait affaibli puisque rares sont les partis politiques qui ont annoncé leur participation. Le boycott qui s'annonce à grande échelle semble condamner le prochain parlement à «l'illégitimité».
Entre temps, le peuple continue de souffrir pour vivre. Les pénuries des produits de base (huile, lait, eaux minérales...) sont récurrentes et les prix des fruits et légumes ne font que grimper au grand dam des pères et mères de famille.
M. K.

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