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GUERRE RUSSO-UKRAINIENNE Les institutions internationales imposent un «double standard»

La guerre russo-ukrainienne est venue confirmer le dysfonctionnement des institutions multilatérales en temps de crise. Les Nations-Unies ont été incapables de trouver des solutions pour éviter un conflit armé au cœur du continent européen. Les réactions de certaines institutions confirment également l’existence d’un double standard en matière de gestion de crise.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - C’est un monde dépassé qui assiste à un conflit qui pourrait se transformer en une guerre globale. Un constat que partagent certains dirigeants, à commencer par l’ancien Président français, Nicolas Sarkozy. Vendredi 25 février, à la sortie d’une entrevue avec Emmanuel Macron sur l’opération militaire russe en Ukraine, il a appelé à la création « de nouvelles institutions multilatérales ».
«Nous sommes en 2022, il est temps d'inventer les institutions qui permettront le multilatéralisme du XXIe siècle. Or, nous vivons avec les institutions qui sont celles du XXe siècle. C'est à la France (...) de proposer de grandes initiatives. De toute crise peut sortir le pire, mais parfois le meilleur », a-t-il précisé. Fin décembre 2021, le Président Macron constatait le « manque de coordination » au sein de l’Alliance atlantique entre les États-Unis et l’Europe.
Selon lui, l’OTAN « est en état de mort cérébrale ».
Dans ce conflit entre Kiev et Moscou, c’est précisément l’OTAN qui est au cœur de la problématique avec cette volonté de faire que l’Ukraine en devienne membre. C’est donc une organisation en « état de mort cérébrale » qui est la cause d’une guerre sur le sol européen. Dans ce conflit qui oppose plusieurs puissances, l’ONU a été incapable de mener une de leurs missions principales, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Pour le professeur Cherif Driss, enseignant à l’Institut des sciences politiques de l'Université d'Alger, « cette guerre est révélatrice de l’incapacité des institutions internationales à imposer un ordre normé basé sur la prééminence du droit international ». « Nous l’avons vu en Palestine, au Sahara Occidental ou encore au Kosovo. Nous sommes face à des institutions internationales héritées de la Seconde Guerre mondiale qui ont, à plusieurs reprises, montré leurs limites.
Ce conflit entre la Russie et l’Ukraine est venu renforcer davantage cette crise identitaire qui lie les institutions internationales. Cela conduit à se poser des questions sur leur utilité et leur existence dans un ordre international qui n’est pas normé et qui est régi par des instances qui vont à contre-sens des Nations-Unies et des organisations régionales. Un travail de remise en cause de ces institutions se pose plus que jamais », dit-il. Selon le professeur Cherif Driss, les véritables mesures ne sont pas du ressort de l’ONU mais elles sont prises dans des cercles d’où est exclue l’écrasante majorité des États. « Les grandes décisions qui concernent l’humanité, aussi bien sur les plans politique qu’économique, sont prises au sein de certains forums de concertation comme le G7 et le G20 ». Une gestion de double standard s’est imposée de fait. « Il y a une forme d’hypocrisie occidentale qui fait qu’à chaque problème qui touche l’Europe, le rôle de ces institutions est remis sur la table. Mais lorsqu’il s’agit de question comme la Palestine ou le Sahara Occidental ou encore d’autres régions d’Afrique, cette remise en cause n’est pas évoquée. Les Occidentaux, d’une manière générale, ont une grande part de responsabilité dans laquelle se retrouve l’ONU et les autres institutions internationales », ajoute-t-il.
Ce constat ne concerne pas uniquement le conflit, mais aussi ses effets immédiats. Les réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre ont un tout autre statut que celui des réfugiés afghans, syriens ou irakiens qui ont eux aussi fui les guerres.
T. H.

Fin des négociations entre Russes et Ukrainiens
Un «deuxième round» envisagé
Les délégations russe et ukrainienne ont quitté la table des négociations au Bélarus et rentrent pour «consultations dans leurs capitales» respectives, après s'être mises d'accord pour tenir un «deuxième round» de pourparlers, ont annoncé lundi les deux parties.
«Les parties ont établi une série de priorités et thèmes qui demandent certaines décisions» avant un deuxième tour de pourparlers, a déclaré Mikhaïlo Podoliak, l'un des négociateurs ukrainiens.
Selon son homologue russe, Vladimir Medinski, cette nouvelle rencontre aurait lieu «bientôt» à la frontière polono-bélarusse. Les négociations qui ont commencé lundi portent sur l'opération militaire russe en Ukraine menée depuis jeudi. Lundi, alors que les délégations des deux pays étaient réunies, de violents affrontements se sont déroulés dans la deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv (est).
Dans un entretien lundi avec son homologue français Emmanuel Macron, le Président russe Vladimir Poutine a conditionné tout règlement de cette guerre à une liste d'exigences.
Les pourparlers se tiennent dans l'une des résidences du Président bélarusse Alexandre Loukachenko sur la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de Gomel, non loin de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl, qui est en territoire ukrainien.
APS

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