Plusieurs centaines de Russes ont manifesté hier contre une éventuelle cession au Japon de quatre îles stratégiques de l'archipel des Kouriles, deux jours avant un sommet crucial entre les dirigeants des deux pays.
De 300 à 500 personnes se sont réunies sur la place Souvokhovskaïa, près du centre de Moscou, pour une manifestation organisée à l'appel de partis nationalistes et d'extrême-gauche.
Ils s'opposent à ce que la Russie rende au Japon n'importe laquelle des quatre îles annexées par l'URSS à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La question des quatre îles volcaniques des Kouriles du Sud, appelées Territoires du Nord au Japon, empêche toujours les deux pays de signer un traité de paix et freine leur rapprochement économique. Tokyo considère officiellement ces quatre îles annexées comme appartenant au territoire du Japon.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président russe Vladimir Poutine doivent évoquer cette question conflictuelle mardi à Moscou. Officiellement, les deux pays souhaitent aboutir rapidement à un traité de paix mais le ton est monté ces dernières semaines. Le Premier ministre Abe, lors d'une allocution pour le Nouvel an, a évoqué la nécessité d'aider, selon lui, les résidents russes des Kouriles du sud «à comprendre et accepter le fait que la souveraineté de leurs territoires allait changer.»
Moscou martèle de son côté que le Japon doit d'abord accepter les conséquences de la Seconde guerre mondiale, y compris la souveraineté de la Russie sur les îles, mais les manifestants mettent en doute la sincérité des autorités russes sur cette question. Certains manifestants portaient des panneaux disant «Les Kouriles sont une terre russe» ou «Rendre les Kouriles est une trahison d'Etat», selon un journaliste de l'AFP. «Si nous rendons les Kouriles et montrons notre faiblesse (...), tous les autres pays demanderont aussi à revoir les résultats de la Seconde Guerre mondiale», a expliqué Svetlana Fedossova, 26 ans.
«Les gens demandent d'arrêter ces négociations en coulisse avec le Japon», a déclaré sur Twitter l'homme politique de gauche Sergueï Oudaltsov après la manifestation.
