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Rubrique Monde

Mohanad le Casanova, Erdogan le sultan

Il ne faut pas jeter la pierre à nos vierges et même aux femmes mûres pour succomber aux charmes du Casanova turc, le blond aux yeux bleus de la série Tv Noor. Mohanad, s’il a fait pâmer nos jeunes filles, a aussi un succès foudroyant auprès de la gent féminine des pays arabes. Le couple Mohanad-Noor a ravi la vedette aux acteurs des autres séries du moment. Son impact était tellement fort qu’il aurait fait vaciller des ménages, semant la zizanie entre le mari jaloux et l’épouse qui a flashé sur le comédien. Il faut le dire, chez nous, la tradition des feuilletons dégoulinant de sentimentalisme, chargés d’intrigues amoureuses, est déjà établie, balisant le terrain aux séries turques qui frappent fort et propulsent Ankara parmi les 5 producteurs mondiaux de cinéma. Ainsi, il y a eu la série américaine Les Feux de l’amour et ses 12 000 épisodes, les fameuses telenovelas mexicaines. Sauf que ce monde de rêves où l’on ne vit que d’amour et d’eau fraîche est éclipsé par la dure réalité faite d’injustice, de guerre et de rivalités mortelles. 
La série turque Ertugrul consacrée, à travers le sultan Osman, à l’histoire de l’Empire ottoman (1299-1923), nous renvoie l’image de la montée en puissance d’un pays qui n’existait pas avant. Mais la disparition de l’Empire au début du siècle passé laissera une grosse nostalgie de l’âge d’or turc qui inspirera nombre de dirigeants futurs. Le tournant Mustapha Kemal Atatürk n’est qu’un épisode de la longue histoire de l’Empire. Recep Tayyip Erdogan veut perpétuer la légende. Sa tentation de jouer à l’héritier des sultans d’une époque révolue est grande. Non sans renversement d’alliances. Le maître de l’ancienne Sublime Porte veut redonner à son pays la grandeur d’antan et ne recule devant rien pour cela, grâce à un pragmatisme de tout instant et un sens des affaires féroce. 
En Algérie, l’objectif de 5 milliards de dollars d’échanges commerciaux, selon ses vœux, est atteint. C’est la même démarche qui le motive dans les anciennes Régences turques. Si en Libye, pays fracturé par les divisions, la guerre de clans exacerbée par les ingérences extérieures, il parvient très vite à se frayer une place influente, le nouveau sultan sera moins heureux en Algérie qu’il visite à deux reprises et en Tunisie. Aucun des deux pays ne cautionne son déploiement géostratégique dans la région, encore moins servir de pions dans l’échiquier qu’il veut mettre en place. On imagine fort sa frustration. Il vendra sans « remords » des engins de la mort au Maroc (après l’Azerbaïdjan à propos de la guerre du Haut-Karabakh). Il peut se réjouir de la performance de ses drones militaires ultrasophistiqués qui font un massacre parmi les populations civiles sahraouies, voire les routiers de passage. Une façon de faire payer à l’Algérie sa non-collaboration dans l’affaire libyenne ? Du reste, le bellicisme du Sultan ne s’exprime pas uniquement dans la région du Maghreb.
Une carte de son implication dans les conflits et crises, notamment au Moyen-Orient, montre sa dangerosité. Il est prouvé que le Makhzen utilise allègrement les drones Bayraktar TB2, « Made in Turkey », munitions de hautes technologies comprises. Concernés de près ou de loin, les pays de la région doivent-ils se contenter d’une position attentiste ?
Brahim Taouchichet
 

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