Il s’impose de façon flagrante. Mais que
l’on se rassure, il ne s’agit nullement de marcher sur les traces d’un
certain Bernard Kouchner, et son droit de poursuite, bien au contraire,
cette politique s’inscrit dans un état d’esprit de paix, de dialogue et
d’échange dans les moments pénibles de crise. C’est le cas dans cette
décennie où nous assistons au retour du néocolonialisme, les anciennes
puissances sortant le grand jeu après une période d’expectative. Comme
pour voir venir les choses.
Échaudées par les guerres d’indépendance et plus encore par le mouvement général de libération politique, économique et culturelle, les grandes capitales occidentales ont eu la pertinence de se contenter du statut d’observateur. Wait and see. L’aspiration au recouvrement de la dignité, à l’égalité, la reconnaissance a poussé les anciens peuples dominés à s’organiser sous forme de cartels pour faire aboutir ces revendications. En dépit des tiraillements internes, les non-alignés étaient parvenus à formuler un point de vue en dehors des antagonistes en vigueur, capitalisme/communisme. Les influences idéologiques ont eu souvent des conséquences désastreuses (crise politique et son pendant l’instabilité chronique) dans des pays fragilisés et pauvres. De plus, l’absence de modèle de développement intrinsèque trahit l’échec des élites formées à l’européenne plus portées au discours populiste. L’incompétence s’inscrit dans la durée et les équipes dirigeantes compensent cette faiblesse par un autoritarisme aux contours de dictature.
La culture de la violence induite va précipiter de nombreux pays dans la banqueroute et la faillite. L’équilibre relatif introduit pas les non-alignés volera, cependant, en éclats avec la chute du mur de Berlin et la fin du bloc soviétique. Il faut bien admettre une évidence, aucun des pays constituant le camp de la neutralité positive ne s’en est sorti des retards économiques, ne parvient à nourrir sa population en dépit des «aides» affichées et celles des structures onusiennes dont la FAO, l’Unicef, etc. Les migrations de masse qui déferlent sur l’Europe et les États-Unis sont un exemple parlant de la vénalité de tous les engagements des grands forums internationaux. À qui profite alors le crime, diriez-vous ? Chasse le naturel, il revient au galop. La situation est sans conteste catastrophique au nord de l’Afrique, dans la région sahélo-saharienne. Les coups d’État à répétition, suivis, ici, de l’aggravation de la situation sécuritaire préfigurent un sombre futur. Le terrorisme instrumentalisé «fleurit» au besoin dans chacun des pays qui ceinturent l’Algérie. On peut à loisir épiloguer sur la justesse des choix de la politique algérienne dans cette région. Néanmoins, elle cherche à peser de tout son poids pour imposer, paradoxalement, le règlement des crises et autres conflits par la voie du dialogue pacifique et dont la finalité est la paix. Surtout entre les belligérants eux-mêmes, loin de toute pression étrangère. Il en est ainsi du Mali, de la Libye en particulier. Ce «droit d’ingérence» répond à la volonté partagée de secouer le joug de la tutelle étrangère.
La conférence d’hier à Paris est un bel exemple de ce paradoxe de la solution aux problèmes africains en dehors de l’Afrique. Surtout quand on sait que les bourreaux d’hier de la Libye prétendent, aujourd’hui, s’ériger en bons samaritains. Gageons que dans l’ambiance hypocrite de cette réunion imposée aux Libyens par le pays qui a fait leur malheur, il n’en sortira rien si Paris n’obtient pas des garanties solides à l’heure où la bataille mondiale du gaz prend des proportions effrayantes.
Brahim Taouchichet
Échaudées par les guerres d’indépendance et plus encore par le mouvement général de libération politique, économique et culturelle, les grandes capitales occidentales ont eu la pertinence de se contenter du statut d’observateur. Wait and see. L’aspiration au recouvrement de la dignité, à l’égalité, la reconnaissance a poussé les anciens peuples dominés à s’organiser sous forme de cartels pour faire aboutir ces revendications. En dépit des tiraillements internes, les non-alignés étaient parvenus à formuler un point de vue en dehors des antagonistes en vigueur, capitalisme/communisme. Les influences idéologiques ont eu souvent des conséquences désastreuses (crise politique et son pendant l’instabilité chronique) dans des pays fragilisés et pauvres. De plus, l’absence de modèle de développement intrinsèque trahit l’échec des élites formées à l’européenne plus portées au discours populiste. L’incompétence s’inscrit dans la durée et les équipes dirigeantes compensent cette faiblesse par un autoritarisme aux contours de dictature.
La culture de la violence induite va précipiter de nombreux pays dans la banqueroute et la faillite. L’équilibre relatif introduit pas les non-alignés volera, cependant, en éclats avec la chute du mur de Berlin et la fin du bloc soviétique. Il faut bien admettre une évidence, aucun des pays constituant le camp de la neutralité positive ne s’en est sorti des retards économiques, ne parvient à nourrir sa population en dépit des «aides» affichées et celles des structures onusiennes dont la FAO, l’Unicef, etc. Les migrations de masse qui déferlent sur l’Europe et les États-Unis sont un exemple parlant de la vénalité de tous les engagements des grands forums internationaux. À qui profite alors le crime, diriez-vous ? Chasse le naturel, il revient au galop. La situation est sans conteste catastrophique au nord de l’Afrique, dans la région sahélo-saharienne. Les coups d’État à répétition, suivis, ici, de l’aggravation de la situation sécuritaire préfigurent un sombre futur. Le terrorisme instrumentalisé «fleurit» au besoin dans chacun des pays qui ceinturent l’Algérie. On peut à loisir épiloguer sur la justesse des choix de la politique algérienne dans cette région. Néanmoins, elle cherche à peser de tout son poids pour imposer, paradoxalement, le règlement des crises et autres conflits par la voie du dialogue pacifique et dont la finalité est la paix. Surtout entre les belligérants eux-mêmes, loin de toute pression étrangère. Il en est ainsi du Mali, de la Libye en particulier. Ce «droit d’ingérence» répond à la volonté partagée de secouer le joug de la tutelle étrangère.
La conférence d’hier à Paris est un bel exemple de ce paradoxe de la solution aux problèmes africains en dehors de l’Afrique. Surtout quand on sait que les bourreaux d’hier de la Libye prétendent, aujourd’hui, s’ériger en bons samaritains. Gageons que dans l’ambiance hypocrite de cette réunion imposée aux Libyens par le pays qui a fait leur malheur, il n’en sortira rien si Paris n’obtient pas des garanties solides à l’heure où la bataille mondiale du gaz prend des proportions effrayantes.
Brahim Taouchichet