- T’as entendu l’appel lancé à République ?
- Lequel ? À République, depuis un certain temps, y a 5 appels plus les tarawih !
- ???
Marre de cette Dézédie gangrénée par le rigorisme et le bigotisme ! J’me casse en… Arabie Saoudite ! On m’a assuré que c’est là-bas que ça se passe, désormais. Une sorte de Woodstock en encore plus débridé ! Le prince au nom en forme de bulletin d’alerte météo se lâche grave ces dernières heures. On m’a même juré qu’il a passé la nuit dernière au bout du fil à négocier avec Jean Paul Gaultier l’organisation d’une fashion-week d’enfer. Enfin, si j’ose dire, d’enfer ! Tout de même, ces Saoudiens ! Ils ont vaporisé leur virus partout dans la planète, et maintenant, tranquilles, pépères, ils virent leur cuti et font leur coming-out ! En gros, et pour faire court, c’est comme si je dispersais dans l’air ambiant des charges radioactives suffisantes pour anéantir la planète entière, tout en organisant dans mon bunker sécurisé un séminaire sur les dangers du réchauffement climatique sur l’écosystème mondial et la survie des baleines blanches ! Mais bon ! Je n’ai plus le choix ! Mon baluchon, et hop ! Direction Riyad, La Mecque by night et Médine la Torride avec David Guetta aux platines ! Le visa ? Plus aucun problème, selon ma source Zezem ! Eh ouais ! Là aussi, ça a bigrement changé. Une vraie révolution culturelle et civilisationnelle. Figurez-vous qu’en tant que journaliste, vous pouvez désormais entrer dans un consulat saoudien et… en sortir. Vivant ! En entier ! D’un bloc, et pas en packs. De son côté, ma compagne s’est renseignée elle aussi. Et elle a confirmé qu’elle pouvait fourrer dans sa valise toute sa collection de maillots de bain qu’elle ne pouvait mettre à la plage ou à la piscine ici, en Dézédie, sous peine de se voir brûler vive sur un bûcher dressé par des universitaires de Bel-Abbes ! Alors que là-bas, désormais, si ! En maillot différent, 5 fois par jour ! Tout ça pour vous dire que je vais finir par l’accomplir, mon pèlerinage aux lieux « saints ». Pourquoi quand j’écris ce dernier mot, j’ai de mauvaises pensées ? Des trucs pas nets qui se bousculent dans ma tête. Chauffe David, Chauffe ! Et sers-nous vite du thé, Jean-Paul ! Beaucoup de thé à fumer pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.
