patent de…
… L’arabisation !
Quelques jours de congé, je rentre et quoi ? Nous en sommes encore à décrypter
le dernier discours de AGS, à essayer de lire entre les lignes de ses sourcils
froncés. Oui, je sais que la terre et sa portion dézédienne ne tournent pas
autour de mes dates de congé, mais quand même ! Décrypter les propos d’un
généralissime, c’est assez particulier, non ? Hier, nous en étions réduits à
décrypter les absences de Abdekka 1er. A tenter de déchiffrer ses béances à
travers des cadres en bois vermoulu. Aujourd’hui, la grille de lecture n’a pas
franchement changé, puisque nous avons rechaussé nos binocles pour essayer de
décoder de dimanche en mardi les harangues du chef suprême des armées et son
omniprésence. Absence. Présence. Etat végétatif contre activité en surrégime !
Pénurie contre trop-plein ! Circulez, y a rien à voir VS Rassemblement, tout le
monde dans la cour au garde-à-vous, le chef va parler ! Drôle de position.
Posture grotesque d’un peuple réduit à lire l’absence et à gribouiller autour du
Tout-Puissant Présent. Entre les deux, le vendredi. Comme une bulle vagabonde
dans la sphère du temps imposé. Et en l’air, dans les nuages de la Télé-Réalité,
se développe une espèce nouvelle. Ceux qui savent lire dans le marc de café vert
! Si ! Si ! Je vous jure que ça existe ! Une flopée de consultants, de colonels
à la retraite bavarde. Des régiments d’anciens des services tout heureux de
l’ouvrir enfin en public. Tous peuvent tenir, sans suer, deux heures durant sous
le feu brûlant des projecteurs juste pour vous expliquer que la toux de AGS veut
dire qu’il tient toujours et encore à une présidentielle « fissa-qu’ ça-saute »
! Que ses hésitations entre deux mots signifient en fait sa détermination
prétorienne ! Chapeau ! Ou plutôt képi ! Et béret à ceux qui me jurent que le
Panel a renoncé à tous ses préalables. M’enfin… non ! Le temps de rentrer, de
poser mon popotin au bureau et je l’ai tout de suite vu : faux ! Le Panel n’a
pas lâché son plus gros préalable. Il appelle encore et encore, avec la même
force tranquille, tranquille, tranquille et Theraleno-tranquille à des mesures
d’apaisement sur le front des feux de forêt. Ah ! Les feux de forêt ! Et dire
qu’en congé, j’ai failli manquer le congrès des experts forestiers ! Je ne me le
serais jamais pardonné. Il faut toujours écouter les décryptages des experts
forestiers. Quel que soit le jour de la semaine. Tout en fumant du thé pour
rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.