- Dis ! Toi qui t’y connais en tout ! C’est quoi la Cour suprême ?
- La Cour suprême ? Eh ben, c’est une cour comme les autres, mais dès que Chakib Khelil y comparaît, elle devient SUPRÊME !
- ???
D’abord, une question ! Juste une question. Ne vous pressez pas de me répondre. Vous avez le temps. Et vous pouvez aussi ne pas répondre. Moi, je la pose : avec un civil « policé », un mec tout en doigté, un rond-de-cuir sourcilleux du temps des procédures, tout le contraire de Gaïd-Salah, y aurait-il eu autant de « pointures » devant les juges en cet été décidément mémorable ? Je sais juste que dans mes fantasmes les plus fous, du temps du clan des Boutef’s, je n’aurais pas imaginé voir autant d’arrogance dégoulinante et de « hogra » traînée de force devant des juges. Vous me direz « et les autres pointures ? » celles qui mouillent encore dans l’eau bleu de Bel Azur ? J’attends encore pour voir. L’été ne fait que commencer. Et puis, je vous ai mis à l’aise, ne répondez pas encore à ma question. gardez-la juste en mémoire, dans un coin de votre disque dur. Reste ce constat effarant. La saleté ! L’inimaginable saleté et ces relents putrides qui s’échappent des fourgons de la gendarmerie, des couloirs des tribunaux et des bureaux des juges. Une odeur irrespirable d’infection à large spectre, comme le diagnostiquent les médecins épidémiologues. Ce système en décomposition partielle est sale. Quand j’écris « sale », il faut gonfler vos joues, emplir vos poumons d’air et lâcher ce mot « sale » d’un coup, comme une salve, comme un obus tiré à la face d’une société éberluée. Non pas que dans la Cour des Miracles, nous, la plèbe nous ne savions pas, nous ne connaissions pas l’état de putréfaction du système. Mais ce que révèlent ces derniers jours va au-delà de tous les scénarii du plus fou des réalisateurs du plus chtarbé des studios d’Hollywood. En un mot, bien de chez nous, h’bal ! Comment vous dire ? En 20 ans de règne du clan des Bouteflika’s, ce n’était plus du vol. Même plus du pillage ! Non ! Pis ! Une tentative d’effacement par le vide de la Dézédie était en cours. En cours d’exécution. Alors, oui ! Je peux juste relancer ma question du début de chronique : un « civil policé », un mec bien sous tous rapports aurait-il pu donner un coup de pied dans cette fourmilière, s’il n’avait pas été chaussé de Rangers ? Doucement, camarades ! Vous avez le temps pour répondre. Au moins jusqu’à la rentrée de septembre. En attendant, fumez du thé et restez éveillés, le cauchemar continue.
H. L.