Sonatrach ! Ould-Kaddour installe son nouveau cabinet. Eh bien, j’espère que ça va le…
… soulager !
Quand tu gères le pays comme un vaste parking, il est tout à fait normal, «aâdi» de chez normal que tu en sois réduit, 56 ans après l’indépendance, à nous jurer cycliquement que «cette année, les permanences commerçantes pour l’Aïd seront maîtrisées, que les échoppes contrevenantes seront durement sanctionnées et que les citoyens de la Principauté pourront s’acheter une baguette chaude et croustillante pour accompagner leur bouzellouf». Je n’ai jamais vu un Etat de par le monde – au sens majuscule du terme – gérer un parking. Ni la permanence d’un boulanger. Encore moins le bouzellouf et la manière d’enterrer les restes de mouton ! Je pensais depuis l’indépendance qu’il existait des structures intermédiaires, situées bien plus bas, très en bas du Palais à qui il incombait de régler ces menus problèmes. Plus d’un demi-siècle après «Le Jour Heureux», je confirme, Aïd après Aïd, que je suis un grand naïf qui croit encore au père Noël et qui pense que le rémouleur de rue est juste une bonne âme errante qui s’est fixé comme pénitence éternelle de rendre service aux papas en panne de lames aiguisées ! La confiance en un Etat se construit rarement à l’ombre tourmentée d’un parasol de la discorde et du meurtre. Dans l’imaginaire des peuples qui ont réellement avancé, comme dans leur réel et leur vécu quotidien, un gouvernement ou une présidence n’ont pas à traiter de manière solennelle du schéma de disposition des serviettes de bain et des estivants en première, seconde et suivantes lignes d’une plage. En parlé courant, de tous les jours, ça s’appelle «Hibet Eddawla !». Un commerçant qui enfreint la règle de la permanence en jour férié doit pouvoir être traité par une sous-sous-sous-subdivision régionale de commune. Pas par un ministère. Encore moins devenir un des sujets de conf’ de presse du Premier ministre ou pis, d’El-Mouradia. Mais bon, je le dis et l’écris cette année. Comme je l’ai dit et l’ai écrit l’année d’avant. Comme je le dis et le réécrirai l’an prochain. En marronnier ! Qui gère les marronniers ? Les services communaux ? La Direction des forêts ? Ou le Haut Conseil à la sécurité ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
