Finances islamiques. Je vais contracter un prêt et le rembourser …
… dans l’Au-delà. Inna Allah ghafour rahim …
J’écris la veille du match contre la Côte d’Ivoire. Vous me lisez le jour même de ce rendez-vous important, à quelques petites heures de cette confrontation. Donc, et sans sortir de l’Académie interarmes de Cherchell, vous et moi aurons compris que je ne connais pas le résultat de cette rencontre. Alors, dans ce contexte d’ignorance du score, ne sachant pas si nous sommes passés aux 8es ou si les Verts plient bagage et rentrent à la maison, je l’assène ma sentence : Koléa ne tombera pas si l’on perd ! Et si l’on gagne, je jure d’aller sur l’une de ces si belles criques sauvages de Koléa et d’y jeter mes deux poupées vaudou à l’effigie de Bencheikh et de Madjer piquetées d’épingles ensorcelées. Au-delà de ce rituel, et encore une fois, quel que soit le résultat de ce jeudi, il me faut une dernière fois, une bonne fois pour toutes dire … merde - c’est l’expression à la mode là-bas - aux aigris. Une caste de l’élite bienpensante qui estime du haut de son rien assourdissant que ceux qui aiment le foot et leur équipe nationale sont des êtres primitifs, lobotomisés du ciboulot et manipulables à souhait. Tout en les emmerdant royalement, je les implore aussi. Si ! Si ! Je les implore de ne plus nous sortir des phrases achetées toutes prêtes, emballées sous vide dans le miteux supermarché de leurs vanités. Quelles phrases ? Eh ben du genre «le foot, c’est l’opium du peuple». Ou encore «pourvu que les Verts perdent, comme ça, ce régime n’aura plus d’alibi, de dérivatif pouvant calmer la colère sociale». Je vous avais prévenus ! Il était urgent pour moi d’emmerder ce type de zigotos, philosophes en pack de 12, penseurs des gares et terminaux de bus, un vendredi férié ! Dit plus crûment, vous pouvez vous carrer vos tirades là où je ne pense pas ! De cet opium-là, j’en veux et en redemande, ça va comme ça ? Si j’ai envie de planer aux côtés de Mahrez et de Zerrouki, les cordes avec lesquelles vous voulez m’arrimer bessif au sol, j’en ferais des confettis, dont je saupoudrerais la cage du gardien de but ivoirien. C’est assez, ou j’en rajoute dans le primitif et le habess ? Si, tout de même ! Je vais en rajouter encore une p’tite couche. Qualifiés ou pas pour la suite de cette CAN, moi, l’opiomane, j’ai déjà préparé le drapeau et mon maillot dédicacé pour les barrages de la Coupe du monde. Eh ouais ! Comment voulez-vous obliger quelqu’un à aller en désintox lorsque lui, tous les jours, fume du thé pour rester éveillé à son cauchemar qui continue !
H. L.
