s’être exprimé en français lors de sa dernière conf’ de
presse.
- Et le barbu, son reproche, il l’a formulé dans quelle
langue ?
- En Morsi !
-Tu veux dire en morse ?
- Non ! En Morsi ! Un idiome égyptien !
- ???
Ils peuvent aussi arrêter d’aller rencontrer le «Le Peuple» ! Pour éviter des
scènes comme celles vécues par le wali d’Alger, Zoukh lors de sa dernière
«descente» en ville. Ainsi, ils ne seraient pas obligés de répondre à une dame
éplorée et au bord de l’évanouissement «Man’habech Ess’mata» — je n’aime pas
être importuné et harcelé ainsi — et le «Le Peuple», faute de wali en face de
lui ou de tout autre haut responsable, ne pourrait laisser éclater sa colère et
ses suppliques. Logique ! Et surtout enfin conforme à la phase hautement autiste
que nous vivons. La fracture nette. La séparation définitive. D’un côté, un
Palais sourd, aveugle, mais les mains dans nos poches et dans le ventre du Sud.
Et de l’autre, un «Le peuple» trop occupé à lutter contre «les cafards volants,
les rats et la mal-vie» comme l’a déclaré cette dame au wali Zoukh. Cette
rupture aurait du bon ! Car les Visités savent au fond d’eux-mêmes que les
Visiteurs détestent par-dessus tout «Ess’mata», ce bourdonnement désagréable qui
monte de la vallée en bas et qui les empêche d’entendre un autre bourdonnement,
bien plus doux, tellement plus agréable et aérien, celui de leur prochain avion
vers la résidence à l’étranger, le café «De Flore» et les cliniques de remise en
forme. Y a un moment où faut vraiment arrêter d’essayer de concilier
l’inconciliable ! C’est du temps perdu pour les deux parties. Les Visiteurs en
escale en Principauté. Et les Visités en détention à perpète dans cette même
Principauté ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.