Retour confirmé des supporters dans les stades de foot. Reste maintenant à confirmer le retour du…
… foot !
Quand je parle avec des amis plus au fait des faits que moi, plus versés dans la chose que moi, plus en prise avec les arcanes des arcades et des jeux qui vont avec, bref, lorsque je parle avec des amis plus-plus-mieux que moi, et lorsque je fais mes yeux de merlan frit et leur demande : « mais pourquoi ça ne va pas plus vite ? Pourquoi les réformes traînent tant ? Pourquoi suis-je obligé encore aujourd’hui de demander pourquoi ? », ils me répondent tous « Hakim, il faut tenir compte des pesanteurs ! » Ayant fait justement le compte des réponses, évalué statistiquement le nombre de fois où ces « pesanteurs » étaient nommément incriminées, j’ai décidé, plutôt que d’emmerder tout le temps mes amis avec les mêmes questions candides, de déclarer la guerre aux pesanteurs ! Sus aux pesanteurs, puisque, visiblement, ce sont elles, ces perfides qui nous empêchent d’aller vers le mieux. Ces pesanteurs, ce n’est tout de même pas le Maroc à affronter, l’Arabie Saoudite à remettre à sa place, sous le 36ème derrick parallèle à l’angle sud de la Kaâba, ou encore la France, incapable de gérer un chroniqueur aux allures de Gargamelle soudainement entouré d’un fan-club composé de Schtroumpfettes scrupuleusement et quotidiennement comptées par IPSOS, BVA ou la SOFRES, n’est-ce pas ? On peut ici, en Dézédie, entre nous, les yeux dans les yeux, se dire que la priorité, c’est d’en finir avec les pesanteurs, yek ? En commençant par en localiser l’emplacement principal, l’épicentre. C’est à ce moment précis de ma réflexion sur les pesanteurs et leur localisation pour mieux les combattre qu’il s’est produit un phénomène étrange sur mon ordi, puis, sur mon téléphone mobile. Les applications en charge de la localisation se sont mises à danser sur les écrans, à clignoter bizarrement, avant de boguer brutalement. J’ai alors fait ce que je fais tout le temps lorsque mes moyens de communication boguent et se plantent. J’ai éteint et rallumé mes portables. Ils se sont rallumés, je confirme ! Mais ils ont tous deux affiché le même message : « S’il te plaît, éteins-nous et occupe-toi de préparer tes amuse-gueules et tes rafraîchissements pour Algérie-Burkina-Faso. » Ce que je fis, aussitôt, avec entrain, avec acharnement même sur les coques des noix et des pistaches. Sans pesanteur aucune. Juste en fumant du thé pour rester éveillé à mon cauchemar qui continuait.
H. L.
