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Mila Ahmed Hacini, un porte-flambeau du savoir et de la connaissance pour des générations de Mileviens

École Hacini, vieux Mila
École Hacini, vieux Mila

Ahmed Hacini, qui ne se souvient de ce maître dévoué à la bonne cause du savoir et de l’éducation de générations entières et ce n’est sûrement pas le chevronné professeur en médecine et chef de service au CHU de Constantine, Abdelaziz Segueni, qui nous contredira !
Persuadé dès le départ que la seule alternative pour lui, dans sa stratégie visant à sortir les enfants de ses semblables indigènes de leur ignorance et de leur misère sociale et intellectuelle, vécues à l’époque par tous comme étant un impitoyable destin dont on ne pense pas à s’en défaire.
La pauvreté et l’analphabétisme étaient la caractéristique principale des familles algériennes, Ahmed Hacini, lui, a cru à cette issue salvatrice du savoir et de la science, il s’en est donné à fond et avec courage et renoncement, il a réussi son invraisemblable pari ! Le fruit de son sacrifice, son dévouement et son labeur est constatable à travers ces centaines de lettrés et d’intellectuels, qui ont fait et qui font encore la fierté et la crème intellectuelle de cette cité antique.
Afin de rendre hommage, un tant soit peu, à cette figure emblématique de notre éducation nationale, n’est-il pas bienséant d’immortaliser sa mémoire en le sortant de l'anonymat qui a caractérisé son prodigieux parcours, de son vivant comme après sa mort ?
Né le 15 octobre 1912 à Condé Smendou, actuellement Zighoud-Youcef dans la wilaya de Constantine, cet ancien élève du collège moderne de Médéa, d’où il est sorti le 1er juillet 1939 avec plusieurs titres de capacité (BE - BS - CAP - BEPC), est devenu instituteur et directeur de l’école du Vieux Mila le 30 septembre 1941 en étant passé, avant d’y atterrir, par Condé Smendou, Fréha, Takâats, Chemini, etc.
Depuis son installation et jusqu’à son départ en retraite, 37 ans plus tard, le 30 septembre 1978 (à l’âge de 66 ans), maître Ahmed Hacini était la bougie qui se consumait, à petit feu, pour illuminer de son rayonnement tout le Vieux Mila ! Il était le maître qui inculquait la science et le savoir, le guide qui prodiguait des conseils aux parents, en leur rendant visite chaque fois qu’il s’avérait nécessaire, soutenait, surveillait et orientait les élèves vers le chemin de la connaissance et de l’émancipation, le père des pauvres et des démunis !
Que de très belles histoires et anecdotes racontées à son sujet à travers les générations qu’il a eu à prendre en charge et à accompagner à bon port, que de comportements dignes et irréprochables, que de sacrifices consentis pour les besoins de la cause puisque et, selon beaucoup de témoignages, n’ayant jamais obtenu de congé durant toute sa carrière, incroyable et pourtant vrai ! Un rapport d’inspection qui nous est tombé sous la main et rédigé le 16 février 1958 par l’inspecteur primaire de Constantine-Ouest de l’époque coloniale, mentionnait ceci : «Monsieur Hacini est un excellent instituteur dont l’expérience confirmée est évidente.
L’école de Vieux Mila, qu’il dirige depuis 1941, lui doit sa prospérité, elle qui ne comptait qu’une seule classe en compte maintenant treize! Monsieur Hacini se donne tout entier à sa tâche, ses adjoints, un instituteur et onze instructeurs ont pour lui, respect et affection et suivent scrupuleusement ses bons conseils. Même les autorités de Mila ont beaucoup d’estime pour ce directeur zélé et dévoué. Il assure même des cours aux adultes dont le nombre est actuellement de 65 grands élèves.»
L’inspecteur poursuit dans son rapport que «360 élèves bénéficient de la cantine. Chaque dimanche, la coopérative de l’école donne une séance publique de cinéma parlant… grâce à M. Hacini, l’école de Vieux Mila rayonne. Elle a une excellente réputation. Nous félicitons donc sans réserve ce très bon directeur et exprimons la certitude qu’il saura parfaire davantage son œuvre». C’est tout dire !
Hommage donc à ce grand monsieur qui a su façonner des générations en faisant de la lutte contre l’ignorance et l’avilissement son cheval de bataille et sa raison d’être. Décédé à Constantine le 5 juillet 2000, à l’âge de 88 ans, il repose, depuis, au cimetière de Zighoud-Youcef, le patelin qui l’a vu naître et grandir !
Abdelmadjid M'haimoud

 

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