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Rubrique Régions

Boumerdès Colloque international sur la migration

À ces migrants qui fuient la mort sociale ou physique, les avocats exigent qu’on leur laisse leurs droits fondamentaux. Le barreau de Boumerdès a organisé ce 2 mars 2024, à Boumerdès, un colloque international sur «les défis de la migration au XXIe siècle : conséquences juridiques».
Cette rencontre de haut niveau, organisée conjointement avec le Bureau pénal international, a vu la participation active et majoritaire des organisations de défense des pays européens. Maître Mohamed Sahraoui, bâtonnier du Barreau de Boumerdès, l’organisateur de cette rencontre, en a listé l’Espagne, la France, l’Italie, Monaco, la Grèce, la Roumanie et l’Angleterre. Les pays du Sahel ont participé par le biais de la Mauritanie, du Mali et du Cameroun. L’organisation africaine des avocats était présente.
Les observateurs ont noté la présence dans la salle du représentant de l’UE (Union européenne) en Algérie et d’autres personnalités européennes agissant à titre individuel. Des barreaux d’autres wilayas du pays ont également apporté leur contribution. Si les interventions des défenseurs du nord de la Méditerranée ont été axées sur l’aspect juridique, les défenseurs du Sud ont rajouté une couche politique à leurs discours particulièrement lorsqu’ils ont défendu le droit des migrants, légaux ou illégaux, à l’intégration sociale notamment.
Les autorités locales étaient présentes par le biais du wali de Boumerdès, le représentant du ministre de la Justice et garde des Sceaux, le président de la cour de Boumerdès et le procureur général de la cour de Boumerdès qui a ouvert les travaux de ce colloque. Le débat de fond a tourné en réalité autour de la migration clandestine : el harga.
Ce samedi 2 mars 2024 à Boumerdès, tout le monde s’est accordé pour réitérer le diagnostic effarant : ce fléau de l’immigration clandestine qui charrie des drames humains par milliers a pour causes les fléaux de la violence politique et sécuritaire, la crise économique, la crise sociale, la mauvaise gouvernance, la corruption, l’étouffement dans l’environnement fait d’intolérance, le changement climatique,… Un intervenant européen a fait son constat partiel : les pays arabes, en tête la Syrie, ce sont eux qui enregistrent le plus grand nombre de départs clandestins vers l’Europe. La cause est une évidence : la guerre. Certains intervenants ont vigoureusement dénoncé la politique des partis de l’extrême droite européenne qui se sont coalisés pour utiliser l’exclusion et le rejet de l’Autre pour en faire une politique de gestion des flux migratoires, surtout contre les migrants de confession musulmane. Maître Djamel Benamrouche, batonnier du barreau de Bouira, a dénoncé les pressions que subissent les musulmans, particulièrement les femmes de migrants qui portent le hidjab.

Le constat, et puis ?

Durant les travaux, le phénomène de la migration a été cerné de tous les côtés, particulièrement les aspects juridique, politique, social, humain. On a insisté sur l’intégration politique, sociale, culturelle. Citant le cas de la Suède qui a mis, selon lui, en place avec succès une politique d’intégration, un intervenant affirmait : «Quand la volonté politique y est , cette intégration est réalisable.» On a effectivement parlé du droit au travail, des droits des enfants et des femmes de migrants. Environ une trentaine d’interventions ont été programmées. Une journée c’est, malheureusement, peu pour parler de tout et écouter tout le monde mais l’essentiel a été dit et le message a été envoyé à qui de droit. Mais la question essentielle reste posée. Le constat déplorable étant fait, qui doit agir pour faire quoi ? L’inquiétude, nous l’avons réitérée au docteur Dragos Chilea, président du Bureau pénal international. Il est question selon lui de la création d’un bureau de coordination des avocats pour activer en faveur des migrants. «Nous allons ouvrir un bureau international basé à Boumerdès qui sera dédié aux affaires de l’immigration de la zone de l’Afrique du Nord
– Égypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie —.
En premier lieu, les activistes, des avocats bien sûr, de ce bureau vont s’occuper de la sensibilisation et de la prévention. En clair, les avocats qui adhèrent à notre programme iront dans des écoles ou des lieux défavorisés où il y a un potentiel de migrants clandestins pour leur expliquer que de l’autre côté de la Méditerranée, il n’y a pas que du bonheur et que tout est facile. Nous expliquerons aux jeunes qui veulent prendre le risque de traverser la mer qu’ils s’exposent aux dangers des bandes criminelles qui activent dans les trafics d’êtres humains. À ces jeunes tentés par cette aventure, nous leur rappellerons qu’il y a beaucoup de dangers, à commencer par celui de la mer. Par ailleurs, les avocats tisseront des relations de coopération sur les problèmes de l’immigration clandestine. Ces avocats porteront assistance aux migrants victimes de trafics ou qui ont été arrêtés par les autorités. Ils peuvent en outre tisser des contacts avec les avocats en Europe afin d’aider les migrants sans papiers qui demandent la régularisation de leur situation.»
Par ailleurs, à l’issue des débats, ce colloque est sorti avec trois recommandations que maître Sahraoui nous a énumérées. La première concerne l’unification de la législation internationale sur l’immigration. Dans la seconde recommandation, les participants appellent la société civile à coopérer avec les avocats pour défendre les droits des immigrants. Enfin, les avocats estiment qu’il est nécessaire de faire pression sur les États pour qu’ils apportent des solutions à ce fléau de l’immigration clandestine.
Abachi L.

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