Depuis le début des vacances d’hiver, des enfants, plus nombreux que
d’habitude, passent leurs journées non pas à s’amuser, à aller dans les
lieux de détente et de loisirs, mais sur les trottoirs de la ville
d’Oran. Agés souvent de 8 à 14 ans, des gamins de milieux modestes
vendent le long des grands boulevards, dans les rues du centre-ville,
aux abords des marchés, des babioles en tout genre. Sur un carton,
Redouane, 10 ans, a posé quelques paquets de mouchoirs en papier, d’où
il les a eus, on ne sait pas. Mais ce ne sont pas ses parents qui l’ont
envoyé les vendre, dira-t-il. D’autres, à peine plus grands, se
faufilent entre les véhicules, à un feu rouge et vendent des ballons.
Aux abords des marchés plus classiques, des enfants vendent du pain
maison, des feuilles de rouguague faites par la mère. Ceux-là ont été
mobilisés par la famille pour arrondir les fins de mois. Nos jeunes,
ceux qui vendent des mouchoirs, des ballons, ou encore des kits mains
libres pour portables, font plus dans la débrouille, histoire de
s’acheter des Adidas, à manger ou autres choses que les parents ne
pourront pas forcément leur assurer. Mais qu’ils soient envoyés ou
utilisés par les parents ou non, c’est un signe de la situation
difficile dans la société, et de pratiques qui se répandent.
La crise, les augmentations des prix, font que les écarts entre la population s’agrandissent et créent des phénomènes de ce genre.
F. Moulay
La crise, les augmentations des prix, font que les écarts entre la population s’agrandissent et créent des phénomènes de ce genre.
F. Moulay