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Rubrique Régions

BOU ISMAIL (TIPASA) Incendie dans un dépôt du complexe Tonic industries

Selon des informations en provenance de la Direction de Protection civile de Tipasa, un incendie s'est déclaré la semaine passée dans un dépôt du complexe papeterie Tonic industries de Bou-Ismaïl ,faisant partie du plus important complexe papetier d’Afrique.
L’entreprise Tonic Emballage est une entreprise qui employait à l’origine plus de 4 000 travailleurs. Selon un ancien syndicaliste de ce mégacomplexe papetier, il y avait «un potentiel problème de protection matérielle qui s’était posé, notamment la lutte contre plusieurs foyers d’incendie qui ont failli dévaster, il y a plusieurs années de cela, les sociétés du complexe», nous déclare un ancien membre du mouvement syndical de Tonic.
Mais l’une des préoccupations  des travailleurs était, selon nos sources, «le devenir et la gestion de ce complexe lancé en 1998 et composé de 11 sociétés (SARL), qui n’avait réellement activé que jusqu’à 2005, date à laquelle son ancien P-dg fut interpellé par la justice  en 2005 pour des problèmes de surendettement, incapacité à rembourser des emprunts  contractés auprès de la BADR», nous a précisé cette source.
«Les milliers de travailleurs de ce complexe  gardent toujours en mémoire l’année  2005, où Tonic employait 4 000 travailleurs et affichait une capacité de production de 300 000 tonnes/an de produits finis», nous confie M. Ali M, qui ajouta en substance : «En 2004, le chiffre d’affaires de Tonic affichait 12 milliards de dinars et à la suite de la désignation successive de deux responsables du séquestre en 2007, par le tribunal de Blida, ce chiffre d’affaires s’est réduit à seulement 2 milliards de dinars, suivi d’une mise en faillite de Tonic et de ses 10 sociétés prononcée le 22 décembre 2009.»
Nonobstant ce passif , la question que se sont posé certains observateurs et économistes avisés est de savoir si ce complexe, qui avait souffert des séquelles et des anomalies de sa gestion , des dégâts subis par ses outils de production, ainsi que des accusations portées par les anciens propriétaires contre la dilapidation des équipements pouvait résister à de nouvelles hausses salariales. 
Les doigts de certains anciens propriétaires associés restent toujours pointés sur l’avènement de ces responsables du séquestre  selon ces anciens propriétaires : «Depuis la désignation de ces derniers, la production  a chuté de 5 000 tonnes par mois en 2005 et de 1 000 tonnes par mois durant les années suivantes.» 
Un quinquagénaire, appelé affectueusement Da Ali, employé dans cette société depuis sa création , évoque tristement et avec mélancolie  le démarrage de ce fleuron de l’industrie papetière, qui faisait la fierté de Bou Ismaïl et de l’Algérie à la lumière des  immenses investissements opérés par Tonic : «Tonic devait recycler 500 tonnes/jour de déchets de papier collectés, créer des milliers d’emplois indirects, et employer plus de 4 000 travailleurs permanents. Mais cette immense société se prédestine au pire. 
Prenez l’exemple de la situation de l’usine de dessalement de l’eau de mer , destinée à la consommation industrielle de Tonic. Elle a été mise au rebut par certains responsables qui ont bloqué toute initiative pour sauver notre gagne-pain. 
A un certain moment, Tonic utilisait près d’un million de litres d’eau par jour, emmenées de loin  par des citernes à des prix mirobolants, à partir de forages destinés aux fellahs. La responsabilité de ceux qui ont occulté et mis à l’écart l’investissement d’une usine de dessalement payée en devises fortes fut dramatique.»
La réaction de cet interlocuteur n’est pas unique, certains observateurs estiment  que «la cascade des événements qui a  affecté Tonic  n’est pas uniquement son surendettement» en évoquant  dans ce cadre que «Tonic peut atteindre un chiffre d’affaires annuel de 15 milliards de dinars et peut assurer l’autosuffisance de l’Algérie en emballage et papier et probablement assurer une exportation vers les marchés étrangers, qui sont autant de motifs pour provoquer des convoitises nationales et internationales. 
Plusieurs sources estiment à ce titre que pour sauvegarder Tonic emballage, il est nécessaire de  miser sur un partenariat avec le privé algérien », affirmeront en substance  nos sources.
Certains experts financiers sont formels. Ils affirment à ce propos  que «s’il est vrai que malgré le mea culpa des anciens propriétaires de Tonic qui avaient reconnu que le personnel n’avait pas un profil suffisant pour la maîtrise d’usines constituées d’équipements  de haute technologie, la chute brutale et la mise en faillite de Tonic était due aussi à l’usage inconsidéré du capital financier ayant permis l’achat d’un prestigieux patrimoine immobilier situé au cœur de la capitale, avec en outre la générosité  de Tonic avec ses partenaires, notamment à travers des livraisons effectuées en contrepartie de chèques en blanc induisant des infractions à la réglementation concernant le mode de facturation et de paiement et partant le saignement de la trésorerie par des endettements  et des créances faramineux».
Rappelons à ce propos que la dette de Tonic lors de sa mise en faillite a été évaluée à 6 300 milliards de centimes.
Pour revenir à l’incendie qui a dévasté une partie des stocks papiers de Tonic, le lieutenant Mohamed Mechalikh de la Protection civile de Tipasa a déclaré que l’incendie s’est déclenché mardi passé à 22h au niveau du premier étage de l'unité Ouenchariss située sur le chemin de wilaya 128 reliant Bou-Ismaïl à Chaïba et est d’origine inconnue.
Selon notre interlocuteur, l’origine du sinistre n’a pas été identifiée, cependant, selon ce dernier, aucune victime humaine n’a été constatée, mais il y a eu malheureusement 15 grosses bobines  géantes  de papier qui ont été détruites. 
Ce n’est qu’au bout d’âpres luttes  contre le sinistre et l’intervention de plusieurs pompiers et de camions anti-incendie qu’on est venu à bout des dangereuses flammes qui menaçaient l’ensemble du site. Les pompiers ont mis en place un important dispositif sécuritaire qui avait permis de circonscrire l'incendie et éviter sa propagation.
Houari Larbi

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