En visite de travail et d'inspection dans la wilaya d'Oum-el-Bouaghi, M. Hamma Ali, ministre des Ressources en eau, a entamé la première étape de sa virée en compagnie de son staff et d’une délégation de la wilaya, au chantier de la station de traitement avec toutes les installations y afférentes.
Lors de la présentation de la fiche technique du projet et des annexes composées de réservoirs de 20 000 m3 pour Aïn Beïda, 20 000 m3 pour Aïn M’lila par les responsables du secteur, le ministre n'a pas hésité à sermonner les entreprises défaillantes ayant causé des retards. Il a décidé, de ce fait, de résilier, aux torts exclusifs, le contrat de deux entreprises publiques.
Dans le souci d'achever ce projet d'importance stratégique et pour en finir avec les perturbations dans l’alimentation de l'eau potable, le ministre a sommé les entreprises de réalisation de quitter les lieux dans un délai d'un mois pour livrer définitivement le barrage.
Pour rappel, le barrage a connu plusieurs arrêts techniques dont notamment la défaillance d'un consortium étranger qui a rompu les travaux de la principale station de pompage ; ce qui a obligé les responsables à recourir à une méthode de monobloc pour ne pas perturber la desserte de l'eau. Maintenant que tous les équipements sont prêts, la distribution de l’eau sera lancée dans les tout prochains jours.
Actuellement, le barrage ne tourne qu'à 30% de ses capacités et ne livre que 40 000 m3/jour, ce qui a poussé les responsables à pomper 15 000 m3 à partir du barrage Dalia de Souk Ahras pour combler le déficit de la région, alors que d’ici septembre 2019, il atteindra sa vitesse de croisière et pourra livrer jusqu'à 1 38 000 m3. Ainsi l’eau coulera dans les robinets au quotidien.
La deuxième étape de la visite de la délégation ministérielle a concerné la station de traitement des eaux usées située à Aïn Beïda , une installation déjà opérationnelle. Elle fera bénéficier un grand nombre d'agriculteurs habitant en amont de l'usine qui pourront irriguer plus de 40 000 hectares de terre.
A ce sujet, M. Hammam a conseillé les citoyens qui sont venus le rencontrer de s'organiser en association pour mieux gérer les fruits de ce complexe. Aux responsables, il a demandé de «réfléchir à prévoir une extension de la station pour augmenter ses capacités, et pourquoi pas aller au-delà de 400 hectares et faire bénéficier un maximum de fellahs».
En outre, il a instruit les responsables locaux «de faire en sorte à ce que tous les quartiers et communes avoisinantes déversent leurs eaux usées dans cette usine pour augmenter ses capacités de production».
Dans un point de presse improvisé sur les lieux, le ministre, répondant à une question d’un journaliste, dira : «Aujourd’hui, j'ai été intransigeant en matière de délais parce qu’il s'agit d'un problème d'eau. Ça concerne directement la vie quotidienne du citoyen. Le projet a connu beaucoup de retard, il n'est plus question de perdre de temps. Je tiendrai à ce qu'il soit livré fin septembre 2019, et qu'on en finisse une fois pour toutes», et d'ajouter : «Pour le barrage de Chbabta, situé à l'est du chef-lieu de la wilaya, je vous le dis officiellement, il est inscrit pour 2020 , puisque les études sont ficelées depuis longtemps.»
Un barrage qui soulagera la population de la région aussi bien pour son alimentation en eau potable que pour l'irrigation de milliers d'hectares de terre.
Moussa Chtatha
