Les étudiants de la Faculté de médecine ont observé un sit-in, jeudi dernier, devant la bibliothèque de leur Faculté. La raison ? La Faculté en question n’arrive pas à voir le projet d’un centre hospitalier universitaire se concrétiser à Mostaganem. Nos interlocuteurs expliquent que ce mouvement intervient comme un signe de protestation du fait que l’hôpital des 240 lits de Kharouba qui sera reconverti en CHU tarde à ouvrir ses portes.
Les protestataires ajoutent : «Comme vous le savez, notre faculté de médecine a donné naissance à sa toute première promotion cette année-là, et elle continuera à en faire de même pour les autres promotions à venir. Nous savons tous que la médecine est un cursus très long, qui nécessite donc une double formation théorique et pratique au-delà de la troisième année. La Faculté de médecine de Mostaganem fait l’exception et assure seulement la formation théorique, vu qu’à l’heure actuelle, nous n’avons pas encore de terrain adéquat pour une éventuelle formation pratique. En l’absence de CHU, la Faculté continue à nous faire parvenir des professeurs et des maîtres-assistants des autres facultés des villes d’Oran, Sidi Bel Abbès et Tlemcen, pour nous assurer les cours magistraux. Or, quand il s’agit du stage que l’on doit pratiquer dans le service du module correspondant, les enseignants, plus particulièrement ceux d’Oran (les plus sollicités), s’opposent à notre demande collective sous prétexte que le service est déjà occupé par les externes de la Faculté de médecine d’Oran. Nous continuons tout de même à dépendre d’eux en l’absence de CHU ici à Mostaganem. Nous devons tout faire pour atteindre notre objectif, qui est d’obtenir un terrain de stage propice et convenable. Il ne s’agit pas d’une simple formation et demain ce ne sont pas nos livres ni nos cours de médecine qui vont soigner.
Ce seront nos patients qui vont subir les lourdes conséquences contraignantes et très douloureuses d’une formation accomplie à moitié. Sans CHU, nous n’allons en aucun cas assimiler tout ce dont on nous a appris à la faculté». La tutelle a été avisée sans, malheureusement, aucun retour d’écoute. Les étudiants de médecine ont décidé d’amorcer ce premier sit-in en espérant accéder sans encombre dans des établissements hospitaliers hors wilaya, en attendant l’ouverture du CHU de Mostaganem en cours de travaux depuis plus d’une douzaine d’années.
A. Bensadok
