La Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) avait pour objectif de réaliser quinze nouveaux forages pour la mobilisation et l'exploitation des eaux souterraines au profit des wilayas d’Alger et de Tipasa, a-t-il été indiqué en marge d’une journée technique, organisée par la Seaal lors de la tenue de la 14e édition du Salon international des équipements, des technologies et des services de l’eau (SIEE-Pollutec) au niveau du Palais des expositions à Alger.
Cela en prévision des besoins hydrauliques nécessités par l’ouverture des prochaines saisons estivales, mais aussi « pour pouvoir sécuriser la distribution et assurer une alimentation en eau potable en H24 au profit des citoyens, surtout durant la saison estivale où la demande sur l'eau augmente considérablement ».
Il ressort cependant que cette promesse de «sécuriser la distribution et d’assurer une alimentation en eau potable en H24 au profit des citoyens » reste un vœu pieux, notamment pour les résidants des zones centre et ouest de la wilaya de Tipasa, qui sont touchées de plein fouet par la baisse drastique du niveau du barrage de Boukourdane et le statu quo de la mise en chantier des travaux de transfert des eaux du monumental barrage de Kef-Eddir dans la commune de Damous.
Malgré « la mobilisation de la ressource souterraine pour la sécurisation de l'alimentation en eau potable de la zone centre et ouest de la wilaya de Tipasa, à travers la réalisation de forages » en vue d’un apport supplémentaire en eau potable de 35 000 m3 par jour (m3/j), force est de constater que pour certaines agglomérations et les zones enclavées de la wilaya, l’eau ne coule pas en H24, cela, malgré les perspectives avancées par la Seaal de mobiliser au quotidien 1,1 million m3/jour en vue de pouvoir satisfaire la demande de sa clientèle, dont 250 000 m3/j proviennent des eaux souterraines, 200 000 m3/j issus des stations de dessalement d'eau, tandis que les barrages de Bouroumi, Boukourdane et celui de Kef-Eddir doivent assurer le reste des besoins.
Nous avons appris par ailleurs en marge de ces journées que la Seaal dispose actuellement de 221 forages en exploitation sur Alger et 133 forages opérationnels dans la wilaya de Tipasa, tandis que l'objectif visé est d'atteindre une production de l'eau de 280 000 m3/j à partir des ressources souterraines pour les besoins de la saison estivale et 300 000 m3/j pour le restant des besoins en cours.
Aussi, les fuites et les branchements illicites constituent un autre aléa représentant 40% de la production globale de la Seaal, malgré, nous indique-t-on, le lancement d’un programme de réhabilitation des conduites vétustes, pour réduire ces pertes.
Reste l’inconvénient majeur que représentent les périodes de stress hydrique où la demande en eau dépasse la quantité disponible notamment lorsque la mauvaise qualité des installations en limite l'usage, surtout en période estivale, en raison de la baisse du niveau du barrage de Boukourdane, l’assèchement des oueds, la surexploitation des ressources souterraines, qui impactent négativement l’approvisionnement en eau.
À ces inconvénients s’ajoute le déficit pluviométrique qui impacte négativement, quant à lui, le rendement des nappes phréatiques. Ainsi, l’augmentation progressive récente des prélèvements d’eau souterraine, afin de conforter la mobilisation nécessaire en été, conjuguée à la faible pluviométrie, a eu un impact défavorable sur la situation des nappes, d'où l'impératif d’optimiser la politique de gestion préventive des nappes phréatiques, afin d’assurer sa préservation et sa pérennisation à moyen, long terme.
Houari Larbi
