L’anarchie s’est visiblement définitivement installée à travers la wilaya de Béjaïa où les récurrentes fermetures de routes ne cessent d’empoisonner le quotidien de la population locale dans l’indifférence totale des autorités concernées.
Des actions de blocage de routes qui sont devenues le seul moyen d’expression des citoyens pour interpeller les pouvoirs publics avec l’espoir de se faire entendre et voir enfin leurs revendications prises réellement en charge. En ce début de semaine, pas moins de deux fermetures de routes sont enregistrées une nouvelle fois dans la wilaya par des citoyens qui se plaignent de la sourde oreille que font les autorités concernées quant à «satisfaire leurs doléances maintes fois réitérées», a-t-on justifié.
La première fermeture est observée sur la RN 9, à l’est du chef-lieu de wilaya reliant cette dernière à Sétif, plus précisément au niveau de la localité de Bordj Mira, pénalisant lourdement les usagers de cet axe. Les transporteurs de voyageurs de Taskriout et d'Aït Smaïl qui ont procédé au blocage de la route en question réclament «l'annulation de la décision du déplacement de leur arrêt de stationnement initial». Intervenant sur les ondes de la radio locale, le P/APC de Taskriout, Boudjit Madjid, signale pourtant que l’arrêt, objet de la discorde, qui a été aménagé avec toutes les commodités (sanitaires et abribus) n'a été déplacé que de quelques mètres à peine. Dans la vallée de la Soummam, ce sont les demandeurs de logements sociaux de Sidi Aïch qui ont réinvesti le chemin de la protestation à travers la fermeture de la RN 26, reliant la wilaya de Béjaïa et le centre du pays, à hauteur de l’entrée de la ville. En procédant au blocage de cette importante voie, les contestataires réclament «la remise immédiate des décisions d’attribution et les clés des 163 logements sociaux aux bénéficiaires».
Comme à chaque action de ce genre, c’est une nouvelle fois d’autres citoyens qui sont pris en otage dans un conflit dont ils sont loin d’être impliqués. Les usagers de cette importante voie ont dû galérer dans des embouteillages monstres en empruntant des déviations par des chemins de montagne notamment par la commune de Tinebdar pour rejoindre leurs destinations. Les camionneurs, qui ne pouvaient pas emprunter ces chemins étroits, ont fait le pied de grue toute la journée en attendant la levée du blocus pour reprendre la route.
A. Kersani
