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Rubrique Régions

BOUMERDÈS Quel dispositif préventif contre les inondations et les glissements de terrain ?

À Boumerdès, l’aberration est allée trop loin. On défie la nature. On construit, pas seulement sur les lits d’oued, mais carrément sur l’oued. Les chutes de fortes pluies sont possibles à la fin de l’été et au début de l’automne. Combien de fois ces pluies, bénéfiques pour l’agriculture, sont devenues des calamités, laissant de lourds bilans de pertes humaines et des dégâts matériels. Les experts ne cessent de le répéter : la sécheresse peut se transformer parfois très rapidement en déluge.
Ce n’est pas la nature qui se montre parfois trop généreuse et qui est incriminée mais l’homme. Cet homme moderne, souvent agissant dans l’urgence et la contrainte, ne prend pas le temps de choisir le bon espace de vie. De plus, il n’entretient pas cet espace. Qu’en est-il dans la wilaya de Boumerdès des risques d’inondation ou de glissements de terrain ?
La configuration géologique de la wilaya – montagnes au sud, le piémont au centre et les plaines (anciens marécages), au nord, le long du littoral- fait peser la menace d’inondations et de glissements de terrain sur des zones de vie. La menace d’inondation pèse sur Dellys. En 2007, des millions de mètres cubes d’eau dévalèrent des hauteurs de la ville fondée par les Carthaginois.
La cité a subi d’immenses dégâts. La catastrophe a été suivie de 3 jours de violentes émeutes. Un peu plus loin, à l’ouest de Dellys, Baghlia, située sur la plaine du bas Sebaou, est sous la menace d’une inondation. En effet, durant des décennies, les pilleurs de sable agissaient en toute impunité au vu et au su de toutes les autorités. La configuration du lit de l’oued a été changée et des brèches d’infiltration de l’eau vers la plaine et la ville sont ouvertes.
De l’autre rive de l’oued Sebaou, il y a quelques années, un énorme glissement de terrain a eu lieu sur la face nord de la montagne et pas loin de la ville de Sidi-Daoud. Il est évident que la déforestation en est la cause. Le phénomène risque malheureusement de se répéter. À Thénia et Zemmouri, c’est l’exploitation illégale du tuf qui expose des populations aux inondations et aux glissements de terrain. Les extractions d’agrégats par un nombre disproportionné de carrières du massif de Bouzegza, au nord de Boudouaou, font planer des craintes sur les populations des communes de Keddara et Kharouba.
Les anciens oueds des villes de Bordj-Menaïel, Boudouaou et Khemis-el-Khechna sont envahis par des milliers d’habitations précaires ou des bidonvilles. En matière de construction sur les lits d’oued, l’aberration est allée trop loin à Boumerdès-Ville. Et pour cause, à quelques centaines de mètres des sièges des institutions régionales, des promotions immobilières de plusieurs étages sont érigées illicitement sur le lit de l’oued Tatareg. De l’autre côté de la ville de Boumerdès, on a construit sur l’oued Boumerdès qu’on a tenté de dompter avec quelques travaux faits avec la bénédiction des services de l’hydraulique de la wilaya. La ville des Issers risque d’être envahie par des eaux de l’oued Issers en cas de forte crue. L’agglomération a déjà vécu ce phénomène. Entre les Issers et la ville de Chabet-el-Ameur, les glissements de terrain sont récurrents. Les autorités dépensent presque chaque année d’énormes sommes d’argent pour faire de grosses réparations sur la RN68. Il y a par ailleurs divers risques cachés, sismiques notamment, les risques industriels, les grands feux dans les zones de l’habitat précaire, les grands feux de forêt, les risques sur les grands axes routiers, les risques d’accidents de train,… Que font les autorités locales et régionales contre les inondations et les glissements de terrain ? Comme à leur habitude, elles réagissent. Elles n’anticipent pas en amont et sur le long terme. Exemple, les décisions se rapportant à l’aménagement du territoire (PDAU, POS) ne sont pas respectées.
Ces dernières semaines, le wali a ordonné aux services concernés, plus particulièrement aux communes, de déclencher des plans d’action pour faire face aux intempéries. « La wilaya de Boumerdès a lancé l’exécution du plan prioritaire concernant de possibles intempéries qui pourraient survenir durant les saisons de l’automne et l’hiver », indique un document qui nous a été remis par le cabinet du wali.
Selon ce document, le wali a donné des instructions pour mobiliser les moyens afin de procéder au nettoyage des points noirs qui peuvent gêner l’écoulement naturel des eaux. L’ONA (Office national de l’assainissement) a été chargé du nettoyage des collecteurs des eaux usées. Dans la commune de Boumerdès, les autorités ont recensé 3 points noirs qu’il faut éliminer. Étrangement, l’un de ces points noirs concerne l’oued Boumerdès, signalé plus haut. Sans commentaire.
Abachi L.

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